Si le roi Mohammed VI n’a pas abordé les questions en attente d’être examinées par le parlement et le gouvernement, comme c’est le cas de la réforme de la Moudawana, code de la famille, c’est qu’il faut un délai supplémentaire avant de les voir passer au stade de l’adoption.
La Moudawana et sa réforme ont nécessité plusieurs mois de concertations et il en faudra encore plus pour savoir à quoi s’en tenir.
Entre-temps, les tribunaux de la famille continuent de crouler sous les dossiers de demandes de divorce créant un grand malaise social.
Le dernier chiffre officiel émanant du HCP et résumant la situation date de mars dernier pour situer le nombre de divorces sur la période de 2017 à 2022 à 600 000 cas, ce qui donne une idée de la progression attendue avant la publication d’un nouveau rapport.
Ce n’est pas la seule certitude car il sera difficile d’infléchir la tendance tellement le phénomène atteint toutes les strates de la société, puisque le monde rural, autrefois épargné, mais dont les chiffres rivalisent pratiquement avec son pendant urbain, c’est dire l’amplification de ce fléau social, malgré les efforts des magistrats chargés du dossier mettant tout en oeuvre pour réduire le nombre de divorces.
Les tentatives de conciliation pour y mettre fin s’avèrent vains tellement les fossés sont grands au sein des couples qui se déchirent la plupart du temps pour des questions matérielles. Les changements dans le nouveau code de la famille et distillés avec discrétion au compte-goutte promettent un renforcement de l’arsenal juridique afin de resserrer l’étau sur les époux divorcés qui s’avèrent mauvais payeurs. Les gemmes séparées de leurs maris seront ainsi rassurés de disposer de moyens suffisants pour élever leurs enfants.
Ce changement n’est pas gagné d’avance et la triche continuera de prévaloir pour échapper aux jugements d’autant plus que de nombreux cas, les pères divorcées disent préférer aller en prison que s’acquitter de leur devoir de père. Le débat sur le divorce est loin de s’achever.
Par Jalil Nouri