Tourisme : Cherche MRE désespérément

Une certitude : les MRE, Marocains Résidant à l’Étranger, manqueront à l’appel du tourisme national cet été 2025, et ne permettront pas au Maroc de battre les records enregistrés ces dernières années, au grand désarroi des professionnels du secteur, mis KO par cette désaffection pour les destinations locales et par l’assèchement de leurs recettes.

Ce manque à gagner est ressenti douloureusement dans les stations balnéaires de Saïdia, M’diq, Al Hoceima, ou plus loin encore à Agadir, où l’attente de leur arrivée en août se fait pressante. Mais il existe peu de chances de les voir revenir comme auparavant.

Selon des prévisions déjà pessimistes, le manque à gagner pourrait atteindre les 50 % par rapport à la saison 2024, en raison d’une mauvaise gestion de ce flux au fil du temps, pour lequel aucune réflexion stratégique à moyen terme n’a été sérieusement menée.

Pire encore, ces Marocains résidant dans les pays d’Europe du Nord choisissent désormais de laisser leurs enfants passer leurs vacances estivales dans le sud de l’Espagne, à quelques dizaines de kilomètres seulement, en raison de la cherté persistante de la traversée. Ils les récupèrent ensuite à la fin de leur séjour au Maroc, estimant que les vacances leur reviennent bien moins cher chez le voisin ibérique que dans leur propre pays.

Cette tendance s’installe progressivement. Les enfants, eux, se réjouissent d’avoir plus de liberté et de profiter d’une véritable animation en Espagne, où les prix sont généralement plus accessibles qu’au Maroc, où les séjours tournent trop souvent à la catastrophe financière.

Le résultat est là : les chiffres calamiteux de cette désaffection commencent à tomber. Si la réaction tarde à venir, il faut espérer qu’elle ne tardera plus longtemps.

Par Jalil Nouri