À quelques mois de la clôture de l’année, les indicateurs du tourisme marocain s’affichent largement au vert. Les objectifs fixés par les autorités et les professionnels seront non seulement atteints, mais probablement dépassés, grâce notamment à l’impact attendu de la Coupe d’Afrique des Nations 2025, qui devrait drainer un afflux massif de visiteurs.
Cette embellie chiffrée ne doit toutefois pas masquer les défis à relever. Car si les résultats financiers et en termes de fréquentation sont au rendez-vous, l’essentiel demeure : améliorer le produit touristique et bannir les nuisances qui ternissent encore l’expérience des voyageurs. Propreté, organisation, qualité des services et respect du visiteur restent autant de critères déterminants pour pérenniser cette croissance.
Le secteur aérien, véritable pierre angulaire de l’équation, n’est pas encore au niveau des ambitions affichées. Malgré certains efforts, il souffre d’un déficit de liaisons vers des marchés à fort potentiel. Le renforcement et la diversification des dessertes aériennes, notamment vers l’Europe, l’Amérique du Nord et l’Afrique subsaharienne, apparaissent indispensables pour soutenir durablement la dynamique enclenchée.
Un autre défi central réside dans la formation des ressources humaines. Guides, hôteliers, restaurateurs et acteurs de la chaîne touristique doivent être mieux formés, notamment en langues étrangères et en culture du service. Car le professionnalisme évoqué par les experts ne peut exister sans un capital humain qualifié et motivé.
De même, la durabilité et l’écoresponsabilité doivent devenir des priorités. Préserver les sites naturels, gérer efficacement les déchets, promouvoir un tourisme rural et écologique sont autant de chantiers à intégrer dans la stratégie nationale. Ces efforts répondent aux attentes d’une nouvelle génération de voyageurs de plus en plus sensibles à l’impact environnemental de leurs séjours.
Dans un contexte de concurrence internationale exacerbée, le professionnalisme, la formation et la durabilité doivent être les maîtres-mots. Le Maroc dispose d’atouts indéniables – patrimoine culturel riche, diversité naturelle exceptionnelle, hospitalité reconnue – mais il lui appartient désormais de les transformer en un produit homogène, irréprochable et durable.
La véritable question reste ouverte : que faire de plus pour donner au tourisme marocain toute la valeur d’un objet précieux ?
Par Salma Semmar