Il est incontestable que le Maroc et son bras ferroviaire, l’ONCF, ont fait de grands pas pour s’approcher du statut de numéro 1 en Afrique et intégrer le club des grands mondiaux dans un secteur nécessitant des investissements colossaux que le contribuable devra supporter avec des emprunts à rembourser à l’infini et une facture difficilement surmontable des années durant, mais pour quel résultat ?
De TGV, il ne faut pas rêver, car nous devons parler ici de LGV ; ce n’est pas du pareil au même, ni comme du bonnet blanc et du blanc bonnet, car la différence est de taille. Peut-on parler alors de gros investissements de prestige et non pas de réponse adéquate aux besoins du pays et de ses citoyens perdus dans le nouvel environnement des gares, alors que certaines sont encore dans un état déplorable ?
À l’image de celle de Rabat-Ville, où les travaux s’éternisent depuis plus de 10 ans, avec des erreurs d’architecture et de conception, du gros œuvre ininterrompu, et qui, à ce jour, ne dispose pas d’accès aux deux quais réservés aux handicapés et dont les voyageurs doivent emprunter les voies ferrées et risquer leur vie en les traversant.
N’a-t-on pas vu une enfant mourir à celle de Rabat-Agdal à cause d’une erreur technique ?
La réhabilitation des anciennes gares aurait pu tenir compte des paramètres historiques pour en faire de véritables bijoux patrimoniaux riches de leur histoire, et non pas des gares sans âme où les clients sont assis dans les escaliers.
Certes, ces trains sont rapides et confortables, mais à quel prix pour les petites bourses qui ne peuvent s’offrir des déplacements à bord des Boraqs, quand on se réfère au pouvoir d’achat de la majorité des Marocains et à la faible fréquence de leurs déplacements. La modernisation du réseau, de la flotte et des équipements est nécessaire, mais la sagesse nous conseille la modestie et de porter ce qui nous va.
Par Jalil Nouri