Fidèle à sa logique de confrontation et de primauté économique, Donald Trump vient de signer un décret explosif autorisant l’extraction à grande échelle de minerais dans les grands fonds océaniques, y compris dans les eaux internationales, échappant ainsi à toute régulation environnementale mondiale. Le texte contourne de manière flagrante l’Autorité internationale des fonds marins (AIFM), pourtant seule entité habilitée à réguler ce type d’activité.
Par ce passage en force, le président américain rallume les tensions géopolitiques autour des ressources naturelles sous-marines. L’objectif affiché : rattraper et dépasser la Chine dans l’accès aux métaux stratégiques – cobalt, nickel, cuivre, terres rares – nécessaires à l’industrie technologique et à la transition énergétique.
Mais cette stratégie, à mille lieues des préoccupations écologiques, a déclenché une levée de boucliers sans précédent. ONG, scientifiques, gouverneurs locaux et même certains pays alliés dénoncent un décret qui menace l’un des écosystèmes les plus fragiles et inexplorés de la planète. « La haute mer appartient à l’humanité, pas aux actionnaires de quelques multinationales », s’indigne Emily Jeffers, du Centre pour la diversité biologique.
Alors qu’aucune extraction minière commerciale n’a encore été autorisée dans les abysses, Trump donne le feu vert à des projets comme celui de la canadienne The Metals Company, qui entend lancer la première exploitation de nodules polymétalliques. Dans l’indifférence visiblement assumée des appels à un moratoire mondial soutenu par plus de 30 pays.
Ce décret n’est pas qu’une décision environnementale : il incarne un choix politique lourd de conséquences, où la logique du profit immédiat l’emporte sur la prudence écologique et la gouvernance multilatérale. Une fuite en avant risquée, dans un océan d’incertitudes.
.