Le président américain Donald Trump a entamé ce mardi 13 mai 2025 une tournée diplomatique majeure au Moyen-Orient, débutant par une visite très symbolique en Arabie saoudite. Reçu avec tous les honneurs à Riyad par le prince héritier Mohammed ben Salmane, Trump y a signé un partenariat économique stratégique aux contours encore confidentiels mais à forte portée géopolitique.
Mais c’est l’annonce choc de la levée des sanctions américaines contre la Syrie qui a fait l’effet d’un séisme diplomatique dans la région, et au-delà. Depuis Riyad, Trump a affirmé :
« Je vais ordonner l’arrêt des sanctions contre la Syrie pour leur donner une chance de grandeur »,
ajoutant que cette décision répondait aux appels insistants de son hôte saoudien. Il a rencontré le nouveau dirigeant syrien, Ahmed al-Charaa, dans ce qui semble être un tournant diplomatique majeur en faveur d’une réintégration progressive de Damas dans le concert des nations.
La réaction de Damas ne s’est pas fait attendre. Le ministre syrien des Affaires étrangères, Asaad Shibani, a salué « un tournant décisif », indiquant que cette levée de sanctions ouvrait une nouvelle ère pour le pays, exsangue après plus d’une décennie de guerre et d’isolement économique.
La société civile syrienne aussi s’est exprimée. Ranim Ahmed, directrice de la communication de The Syria Campaign, a déclaré :
« Il est temps que le monde s’unisse pour soutenir le peuple syrien et les organisations de la société civile dans la reconstruction de leur pays dévasté, et ouvrir la voie à un avenir digne, où règnent la justice et la liberté.
La levée des sanctions répond à la crise économique en Syrie, qui affecte la vie de millions de personnes, dont la majorité a été déplacée de force et vit dans des camps de fortune. Elle donne également aux citoyens la possibilité de prendre en main la reconstruction, après des années d’atrocités et d’oppression.
Le peuple syrien est prêt à reprendre sa vie en main, et la communauté internationale doit se tenir à ses côtés et soutenir ses revendications. »
Cette annonce intervient dans un contexte régional extrêmement tendu. À Gaza, l’armée israélienne a appelé mardi à évacuer plusieurs zones du nord de l’enclave, annonçant des frappes imminentes après des tirs de roquettes. En parallèle, les Houthis du Yémen ont revendiqué le tir d’un missile balistique vers Tel-Aviv, intercepté de justesse selon l’armée israélienne.
Dans ce climat explosif, Trump poursuit sa tournée par Dubaï et Doha, entendant mêler ambitions commerciales et recalibrage diplomatique. Après avoir négocié la libération directe de l’otage américano-israélien Edan Alexander avec le Hamas, sans concertation avec Netanyahou, le président américain impose son style : offensif, imprévisible, mais résolument tourné vers les intérêts américains et une reconfiguration de la région.