Le président américain Donald Trump a déclenché une onde de choc dans l’industrie cinématographique mondiale en annonçant, ce lundi sur Truth Social, sa volonté d’imposer une taxe de 100 % sur les films américains produits à l’étranger. Cette mesure, justifiée selon lui par un souci de « sécurité nationale » et par la nécessité de protéger l’économie locale, pourrait avoir des conséquences majeures pour plusieurs pays, dont le Maroc, devenu ces dernières années une terre d’accueil incontournable pour les grosses productions hollywoodiennes.
Après avoir déjà mis en place des droits de douane de 20 % sur les produits canadiens, Trump s’attaque désormais à un autre symbole du rayonnement américain : le cinéma. Il fustige les avantages fiscaux et incitatifs accordés par certains pays à l’étranger qui « dévastent Hollywood » et entraînent une fuite des productions, illustrée par une chute de 40 % des tournages à Los Angeles entre 2014 et 2024.
Or, le Maroc figure en haut de la liste des destinations les plus prisées par les studios américains pour ses paysages variés, sa lumière naturelle, son personnel qualifié à bas coût et son climat politique stable. Des films emblématiques comme Gladiator, Mission Impossible, The Bourne Ultimatum, The Last Temptation of Christ ou récemment L’Odyssée de Christopher Nolan y ont été tournés, tout comme plusieurs épisodes de la série Homeland et The Old Guard de Netflix.
Si la taxe venait à concerner la diffusion de contenus produits à l’étranger, cela pourrait frapper directement la rentabilité des films tournés au Maroc, freinant ainsi l’enthousiasme des studios pour y installer leurs plateaux. Si elle s’appliquait plutôt à la production elle-même, cela pourrait déclencher un repli stratégique, obligeant les réalisateurs à rediriger leurs tournages vers le sol américain, malgré des coûts nettement plus élevés.
Une menace directe pour les villes marocaines accueillant les tournages
Les villes marocaines comme Ouarzazate, Marrakech, Essaouira ou encore Casablanca, qui vivent en partie grâce à ces tournages internationaux, pourraient subir un coup dur. Le secteur de la production cinématographique génère des milliers d’emplois locaux, alimente le tourisme, stimule l’artisanat et permet au Maroc de renforcer son soft power sur la scène internationale. La mise en place d’une telle taxe par les États-Unis rebat les cartes d’un écosystème fragile mais stratégique pour l’économie locale.
Dans l’attente d’une clarification sur les modalités d’application de cette mesure, les professionnels du secteur au Maroc croisent les doigts. Une chose est sûre : si elle est confirmée, cette taxe pourrait marquer un tournant brutal dans la géographie mondiale de la production cinématographique.