La Tunisie de Kaïs Saïed traverse une zone de turbulence politique et sociale de plus en plus visible. Confronté à une vague de protestations grandissante contre son autoritarisme, le président tunisien semble miser davantage sur des alliances politiques douteuses que sur le dialogue avec son peuple. À commencer par celle qui le lie aujourd’hui étroitement à Alger.
Selon plusieurs sources concordantes, dont Jeune Afrique, le président algérien Abdelmadjid Tebboune aurait demandé à Kaïs Saïed, lors d’un récent échange téléphonique, d’accueillir des cadres du Front Polisario en Tunisie. Cette requête s’inscrit dans une logique stratégique : assurer un soutien logistique et sécuritaire au régime tunisien, fragilisé de l’intérieur, en mobilisant des forces venues des camps de Tindouf.
Depuis le tournant autoritaire de juillet 2021, Tunis a progressivement abandonné sa neutralité historique sur le dossier du Sahara occidental, trahissant l’héritage diplomatique de Bourguiba. L’accueil en grande pompe de Brahim Ghali à Tunis en 2022 et l’abstention tunisienne à l’ONU sur une résolution concernant le Sahara en témoignent. En contrepartie, Alger a ouvertement volé au secours du régime Saïed, notamment par des prêts, des dons énergétiques, et aujourd’hui, un soutien humain, voire militaire, via le Polisario.
Une source marocaine affirme que plusieurs dizaines de membres du Polisario ont récemment été repérés en Tunisie, munis de passeports algériens. Leur mission ? Prévenir toute tentative de renversement du régime Saïed, en proie à des tensions internes majeures. Ce renforcement, bien qu’habillé d’un prétexte diplomatique, inquiète : la Tunisie sert-elle encore ses intérêts ou exécute-t-elle ceux de l’Algérie, quitte à trahir l’opinion de sa propre population ?
Alors que la majorité des Tunisiens désapprouvent l’ingérence étrangère et que la rue commence à gronder, cette collusion avec Alger, au nom d’une alliance idéologique dépassée, pourrait précipiter la perte du président Saïed. L’histoire a montré que les renforts étrangers n’ont pas sauvé les régimes de Kadhafi ou d’Assad. La leçon sera-t-elle retenue à Tunis ?