Incroyable bilan d’un accident de triporteur qui a endeuillé toute la région de Kelâa Sraghna après avoir fait 7 morts d’une même famille, ainsi que 7 autres blessés graves. Le tricycle s’est renversé près d’un virage et d’un pont dans la localité de Sidi Driss, située dans les environs de la ville de Kelâa Sraghna, relevant de la région de Marrakech.
Depuis la mise en circulation de ces triporteurs venus d’Asie, qui ont inondé le marché marocain et causé de nombreux accidents pour non-respect du code de la route, jamais un tel accident ne s’était produit avec autant d’inconscience et d’irresponsabilité. À tel point que l’hôpital régional n’a pu accueillir autant de victimes à la fois, et que le gouverneur fraîchement nommé s’y est rendu pour débloquer une situation inextricable, au milieu des pleurs, des cris et des évanouissements des familles.
Car comment expliquer qu’un tel moyen de transport, destiné normalement aux marchandises, ait pu embarquer autant de personnes, sans mesure de sécurité, en position debout, et en parcourant une longue distance à une vitesse excessive, au point de causer autant de victimes sur fond de routes impraticables et de pistes inadaptées à un tel engin ?
Le problème se situe donc à ce niveau, car la loi interdit le transport de personnes à bord de triporteurs. Pourtant, il n’est pas rare de voir leurs conducteurs sillonner les villes en se substituant aux taxis et aux bus, sans assurance, et en toute illégalité, au vu des agents de la circulation qui ne cessent de les pénaliser à longueur de journée.
Ce drame remet ce débat à l’ordre du jour, bien qu’il ait déjà été amorcé, avec la question de savoir s’il n’est pas temps — à l’approche de la Coupe du monde 2030 et, avant elle, de la Coupe d’Afrique des Nations en décembre prochain — d’en interdire tout simplement la circulation, avant que les visiteurs étrangers ne soient tentés de les utiliser pour leurs tarifs nettement attractifs.
Par Jalil Nouri