Le juge d’instruction près le tribunal de première instance d’El Jadida a ordonné la confiscation du passeport et la mise sous contrôle judiciaire d’un avocat affilié au barreau de la ville. Ce dernier est accusé de tentative d’extorsion à l’encontre de Moulay El Mahdi Fathmi, député et président de la commune de Moulay Abdallah.
Une affaire qui secoue El Jadida
Cette affaire, qui a fait grand bruit, a éclaté suite à une plainte déposée par le député-président de la commune. Ce dernier accuse l’avocat, ancien responsable d’une organisation de lutte contre la corruption, d’avoir tenté de lui soutirer une somme d’environ 500 000 dirhams.
Selon les faits rapportés, l’avocat aurait utilisé un rapport de l’Inspection générale du ministère de l’Intérieur, contenant des observations sur la gestion de la commune de Moulay Abdallah, pour menacer le plaignant de poursuites judiciaires, à moins de recevoir cette somme.
Un enregistrement audio accablant
Sentant qu’il était victime d’un chantage, le député-président a enregistré une conversation qu’il affirme avoir eue avec l’avocat, dans laquelle ce dernier aurait formulé sa demande d’argent. Le plaignant a ensuite déposé une plainte auprès du parquet général, qui a transmis le dossier à la police judiciaire pour enquête.
Lors de son audition par la police, le parquet et le juge d’instruction, Moulay El Mahdi Fathmi a maintenu ses accusations, affirmant l’authenticité de l’enregistrement sonore soumis comme preuve.
Une défense qui rejette les accusations
De son côté, l’avocat nie catégoriquement les faits. Il affirme ne jamais avoir rencontré le député dans le cadre d’une telle affaire et conteste l’authenticité de l’enregistrement. Lors des différentes étapes de l’enquête, il a plaidé que les accusations portées contre lui sont infondées.
Une décision controversée
Le procureur du Roi a requis le placement de l’avocat en détention préventive, une demande rejetée par le juge d’instruction, qui a préféré suivre le dossier en liberté conditionnelle tout en imposant des restrictions strictes, telles que l’interdiction de quitter le territoire. Cette décision a été contestée par le parquet, qui a fait appel devant la chambre de conseil, dont la décision est attendue dans les prochaines semaines.
Cette affaire soulève des questions sur les pratiques dans le milieu de la lutte contre la corruption et sur l’utilisation de rapports administratifs à des fins personnelles. Elle met également en lumière les tensions entre responsables publics et certaines organisations, dans un contexte où la transparence et la probité sont souvent au cœur des débats.