Un nouveau scandale vient secouer les relations déjà tendues entre la France et l’Algérie. Trois individus, dont un employé d’une représentation consulaire algérienne en France, ont été mis en examen à Paris vendredi pour leur implication présumée dans l’enlèvement d’Amir Boukhors, alias « Amir DZ », un opposant algérien virulent, fin avril 2024.
Selon des informations confirmées par l’Agence France-Presse (AFP), les trois hommes sont poursuivis pour enlèvement, séquestration arbitraire en relation avec une entreprise terroriste, et participation à une association de malfaiteurs terroriste criminelle. La juge d’instruction a ordonné leur placement en détention provisoire.
L’un des accusés serait employé dans un consulat algérien en France, mais ne bénéficierait pas d’un passeport diplomatique, seulement d’un passeport de service. Cette situation soulève la question délicate de la levée de l’immunité consulaire, un sujet qui pourrait rapidement prendre une tournure diplomatique.
L’affaire concerne l’enlèvement présumé d’Amir Boukhors, un influenceur et critique acerbe du régime algérien, déjà victime de deux attaques violentes en 2022 et d’une tentative d’enlèvement le 29 avril 2024, selon son avocat Me Éric Plouvier. Le parquet de Créteil avait initialement ouvert une enquête, avant que le Parquet national antiterroriste (PNAT) ne se saisisse du dossier en février, marquant un tournant judiciaire majeur.
Pour Me Plouvier, ce changement de qualification judiciaire illustre une ingérence étrangère directe sur le territoire français. « Ce tournant judiciaire montre qu’un pays étranger, en l’occurrence l’Algérie, a orchestré un acte violent sur le sol français, mettant en danger la vie d’un homme », a-t-il déclaré.
Cette affaire s’ajoute à un autre dossier judiciaire où un agent du ministère français de l’Économie a été mis en examen en décembre dernier. Il est soupçonné d’avoir transmis des informations sensibles sur plusieurs opposants, dont Amir Boukhors, à un ressortissant algérien travaillant au consulat d’Algérie à Créteil. Certaines de ces personnes auraient ensuite été victimes d’agressions, de menaces de mort ou de tentatives d’enlèvement.
Les avocats des mis en cause n’ont pour l’instant pas commenté ces graves accusations. Ce dossier met à nu une possible opération clandestine menée par l’État algérien, et confirme que l’affaire du 29 avril pourrait bien être une affaire d’État, au cœur d’un bras de fer judiciaire et diplomatique d’ampleur.
Salma Semmar.
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Une preuve encore s’il en faut une L’Algérie des caporaux d’Alger reste un état voyou