Mercredi dernier, un ancien membre du service de sécurité antiterroriste des Pays-Bas, le Coordonnateur national pour la sécurité et la lutte contre le terrorisme (NCTV), a comparu devant la justice pour l’ouverture de son procès. Abderrahim M., résidant à Rotterdam, est soupçonné d’avoir fuité des informations confidentielles au profit du Maroc, ce qui lui vaut d’être poursuivi pour des actes d’espionnage.
Lors de la première audience, le procureur a révélé que le suspect aurait eu en sa possession près de 1 000 documents, certains auraient été partagés avec la Direction générale des études et de la documentation (DGED) au Maroc. Les autorités néerlandaises ont arrêté Abderrahim M. à l’aéroport de Schiphol en octobre 2023, alors qu’il se rendait au Maroc. Des perquisitions à son domicile ont permis de saisir 300 supports de données, contenant une énorme quantité d’informations.
Les enquêteurs ont également découvert que l’accusé se rendait fréquemment au Maroc et aurait eu des réunions avec des membres des services secrets marocains. Les contacts avec la DGED auraient été retrouvés sur son téléphone. Si reconnu coupable, il risque jusqu’à quinze ans de prison.
Ces révélations suscitent des tensions diplomatiques entre les Pays-Bas et le Maroc, deux pays qui tentent de surmonter une période de froideur diplomatique, notamment due aux critiques de La Haye à l’égard du traitement des manifestations du Hirak Rif par Rabat.