Pendant 18 ans, il a vécu dans l’ombre, menant une existence paisible sous une identité falsifiée au Maroc. M.P, un Israélien condamné en 2006 pour des agressions sexuelles sur deux mineurs, s’était évadé de la justice de son pays pour se reconstruire une nouvelle vie à Agadir, où il se faisait appeler M.F.
Grâce à des complicités, il avait obtenu un passeport falsifié et s’était intégré à la communauté juive locale, allant même jusqu’à superviser les certifications casher dans la région. Sa discrétion et son influence croissante lui ont permis de voyager librement, notamment vers Paris, sans jamais éveiller de soupçons.
Un ancien membre de la communauté juive d’Agadir révèle que l’homme avait choisi cette ville pour sa petite population juive, estimée à seulement 70 personnes, évitant ainsi les grandes communautés comme Casablanca où il aurait été reconnu plus rapidement.
Un silence brisé en Israël
Alors qu’il vivait en toute impunité, l’une de ses victimes en Israël a récemment décidé de parler. « Je n’avais aucune idée de ce qu’il me faisait à l’époque… Il me disait que c’était normal, que c’était une preuve d’amour », raconte-t-elle.
Cette révélation soulève une question troublante : M.F a-t-il également fait des victimes au Maroc ? Pour l’instant, aucune plainte n’a été déposée, mais l’affaire pose un sérieux problème sécuritaire.
Le Maroc, refuge pour les fugitifs israéliens ?
Cette affaire rappelle un précédent : en 2013, le Times of Israel qualifiait déjà le Maroc de « nouveau refuge pour les fugitifs israéliens », citant le cas du rabbin Eliezer Berland, accusé d’agressions sexuelles et ayant trouvé asile temporairement au Maroc avant son extradition.
Si cette tendance se confirme, elle met en lumière la nécessité d’un contrôle plus strict des identités des étrangers en fuite, afin d’éviter que le royaume ne devienne une terre d’asile pour criminels recherchés.
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