Un nouveau rapport de la Banque mondiale souligne que les réformes visant à garantir l’égalité de traitement des femmes devant la loi ont atteint leur niveau le plus bas depuis 20 ans. Ce manque de progrès pourrait avoir des conséquences économiques néfastes à un moment critique pour l’économie mondiale. Le score moyen mondial de l’indice, produit par le rapport « Les femmes, l’entreprise et le droit », n’a augmenté que d’un demi-point pour atteindre 77,1 sur 100. Cela signifie que les femmes ne jouissent en moyenne que d’à peine 77% des droits juridiques reconnus aux hommes. Aujourd’hui, seuls 14 pays ont atteint une parité juridique totale.
Les économies prospères reposent sur une main-d’œuvre qualifiée et diversifiée, mais qu’en est-il de la réalité ? En comblant l’écart entre les sexes en matière d’emploi, le PIB par habitant pourrait augmenter à long terme de près de 20 % en moyenne. En outre, des études estiment entre 5.000 et 6.000 milliards de dollars les gains économiques mondiaux qui pourraient être obtenus si les femmes créaient et développaient de nouvelles entreprises au même rythme que les hommes.
Le rapport révèle également que si les économies à revenu élevé de l’OCDE affichent actuellement le plus haut niveau d’égalité des chances économiques entre les sexes, les économies en développement ont continué de mener des réformes importantes. L’Afrique subsaharienne a accompli des progrès considérables l’année dernière, avec à son actif plus de la moitié des réformes enregistrées dans le monde en 2022. Le rapport souligne que les économies avec des disparités juridiques historiquement plus marquées ont connu des progrès plus rapides, surtout depuis 2000. Toutefois, il faudra encore 1.549 réformes pour parvenir dans l’ensemble du monde à une égalité juridique substantielle entre les sexes dans tous les domaines examinés par le rapport. Au rythme actuel, il faudrait au moins 50 ans pour atteindre cet objectif.