Après plus de dix ans d’investigations minutieuses, la Brigade nationale de la police judiciaire (BNPJ) a levé le voile sur un vaste réseau international de trafic de voitures volées et de falsification de documents à Tétouan. Ce réseau, profondément ancré dans les rouages administratifs, impliquait des fonctionnaires, des intermédiaires et des commerçants, dévoilant ainsi une opération criminelle d’une ampleur sans précédent.
Un réseau complexe et bien organisé
Le cœur de cette affaire réside dans le centre d’immatriculation des véhicules de Tétouan, où certains employés auraient joué un rôle clé en facilitant la falsification de documents d’immatriculation. Ces pratiques illégales ont permis à des véhicules volés ou introduits frauduleusement depuis l’étranger, notamment via Sebta, de circuler légalement au Maroc. L’enquête a révélé que les documents de plus de 300 véhicules ont été falsifiés grâce à cette complicité interne.
Des complicités dans plusieurs secteurs
Au-delà des fonctionnaires du centre d’immatriculation, le réseau s’étendait à d’autres administrations locales, y compris les services douaniers. Un total de 22 personnes est désormais poursuivi pour leur implication, parmi lesquelles des entrepreneurs, des commerçants et des récidivistes. Ces individus sont accusés de falsification et d’utilisation de documents falsifiés, contribuant à l’écoulement illégal de voitures volées dans tout le pays.
Une affaire relancée par un rapport de la Cour des comptes
L’affaire avait connu une avancée majeure en 2017, suite à un rapport de la Cour des comptes qui avait révélé d’importantes irrégularités au sein du centre d’immatriculation de Tétouan. Ce document a déclenché une série d’investigations qui ont conduit à l’arrestation du chef du réseau et de plusieurs complices. Cependant, d’autres suspects restent en fuite, maintenant l’enquête ouverte.
Une affaire qui secoue l’opinion publique
La saisie de plusieurs voitures de luxe aux documents falsifiés a marqué les esprits dans la région de Tétouan. Cette affaire, impliquant des figures bien connues du nord du Maroc, a mis en lumière les failles du système d’immatriculation et les complicités qui en ont profité. Elle continue de susciter des interrogations sur la gestion de l’administration publique et les mesures nécessaires pour renforcer les contrôles.
Avec la mise à nu de ce réseau, les autorités marocaines ont porté un coup dur à une organisation internationale, mais la complexité et l’ampleur de cette affaire rappellent l’importance de poursuivre les efforts pour éradiquer ce type de criminalité.