Aid El Kebir, la fête du sacrifice, se fera cette année le 7 juin en l’absence d’abattage du bétail, afin de suivre les recommandations du roi Mohammed VI, Amir El Mouminine, sauf pour certains citoyens inconscients qui continuent à chercher leur mouton, de préférence égorgé et découpé, afin de ne pas éveiller les soupçons des voisins et se faire accuser d’incivisme et d’indignité.
En attendant, la riposte s’organise en cette période de pointe totalement folle pour l’acquisition des bêtes, malgré la forte spéculation et la mainmise des intermédiaires sur un marché sens dessus dessous.
Le marché du bétail, ou ce qu’il en reste avant la fête, est fortement secoué, avec des différences notables entre la campagne et les villes. Pour la première, la vente d’ovins reste plus ou moins normale, avec des prix relativement abordables, malgré les avertissements des autorités, dans l’impossibilité de traquer toutes les combines des contrevenants. Tout autre chose dans les villes, où la viande continue à être écoulée dans les circuits de l’informel, avec des listes d’attente interminables et à des tarifs inaccessibles, sauf pour les couches aisées disposées à acquérir deux voire trois bêtes.
Il est à noter, ces derniers jours, une réaction des autorités avec une mobilisation de leurs effectifs pour informer la population que le sacrifice n’était pas interdit par la loi, mais qu’il était déconseillé par civisme et par respect de l’intérêt général, afin de préserver le cheptel et éviter une hausse vertigineuse des prix de la viande après la fête.
Reste à espérer que cet appel soit entendu avant qu’il ne soit trop tard, et que l’on assiste à un effondrement du cheptel et à un coup fatal porté à sa reproduction.
Par Jalil nouri