Le gouvernement français a dévoilé dimanche une nouvelle loi sur l’immigration qui pourrait être examinée au Parlement dès le début de l’année 2025. Cette annonce intervient seulement un an après la promulgation de la précédente loi sur le même sujet, qui avait créé des fractures au sein de la majorité à l’Assemblée nationale. Selon la porte-parole du gouvernement, Maud Bregeon, cette nouvelle loi vise notamment à prolonger la durée maximale de rétention administrative des étrangers clandestins jugés dangereux, pouvant passer de 90 à 210 jours.
En dépit des réticences initiales exprimées par le Premier ministre Michel Barnier, qui avait affirmé en octobre qu’une nouvelle loi n’était pas nécessaire à court terme, la pression politique, tant externe qu’interne, semble avoir poussé l’exécutif à revoir sa position. Le Rassemblement national, notamment, avait menacé de déposer une motion de censure si un nouveau projet n’était pas présenté rapidement. De son côté, le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, fervent partisan d’une ligne dure sur l’immigration, plaide pour un durcissement des mesures.
Cette future loi, qui promet d’être débattue avec intensité, pourrait reprendre certaines dispositions censurées par le Conseil constitutionnel dans la précédente législation, notamment celles relatives aux quotas migratoires ou au regroupement familial. Les ONG et la gauche dénoncent déjà un texte perçu comme un « cadeau » fait à l’extrême droite.