La scène marocaine a été secouée par le cas de cette youtubeuse algérienne qui s’était faussement présentée comme une marocaine démunie, cherchant à émouvoir les internautes en décrivant une vie de misère, au point de manquer de nourriture pour elle et sa prétendue fille. Avec des vidéos largement diffusées sur Facebook et autres réseaux sociaux, son message a touché de nombreux Marocains, jusqu’à ce que son objectif devienne clair : susciter un mécontentement pour inciter les jeunes marocains à quitter le pays et montrer une image déformée de la vie au Maroc.
Suite à son arrestation près de Sebta, elle a été condamnée par le tribunal de Tétouan à huit mois de prison et à une amende de 500 dirhams. Accusée d’« incitation à l’immigration clandestine » et de « fourniture de déclarations mensongères aux médias », elle aurait activement poussé de nombreux jeunes, pour la plupart marocains, ainsi que des personnes venues d’Afrique du Nord et subsaharienne, à tenter de rejoindre l’Europe clandestinement. En effet, le 15 septembre dernier, elle aurait orchestré des appels massifs sur les réseaux sociaux, encourageant pas moins de 3 000 individus à rejoindre Sebta.
Sa condamnation intervient alors que d’autres figures, notamment un footballeur algérien vivant au Maroc, sont également dans le viseur de la justice pour avoir usé des mêmes stratagèmes sur les réseaux sociaux afin d’inciter à l’émigration clandestine. Au total, ce sont 152 individus qui ont été arrêtés pour leur rôle dans cette incitation, tandis que plusieurs clandestins algériens et tunisiens arrêtés dans les environs de Fnideq ont été rapatriés.
Cette affaire a suscité une vive réaction sur les réseaux sociaux, où plusieurs célébrités marocaines et arabes ont qualifié la youtubeuse d’« excellente comédienne », dénonçant son jeu trompeur au service d’un objectif de manipulation. Cet événement souligne une fois de plus l’importance de la vigilance dans un contexte où les réseaux sociaux peuvent devenir un outil de désinformation et de manipulation des opinions publiques.