Le jugement clément dans l’affaire du triple viol d’une fillette de 11 ans a suscité une vague d’indignation au Maroc, relançant le débat sur la protection des mineurs et la fermeté des peines contre les auteurs de violences sexuelles. Les trois violeurs ont été condamnés à seulement deux ans de prison, alors que les peines pour viol sur mineurs peuvent atteindre jusqu’à 20 ans de détention. La défense de la victime a fait appel, en attendant une réforme des lois ou l’adoption d’un code de l’enfant pour mieux protéger les mineurs.
Maître Mohamed Oulkhouir, avocat et président de l’association Insaf, estime que le verdict prononcé dans le cadre de cette affaire peut être considéré comme particulièrement clément pour des auteurs de viols répétés et en réunion. Les deux années ne sont pas fermes pour deux des inculpés, alors que la peine ferme est de 18 mois. L’incompréhension est totale ! La victime est prise en charge par l’association Insaf qui soutient les mères célibataires. Sa famille est toujours sous le choc et sa défense a décidé de faire appel de ce jugement.
Au-delà de cette affaire, un tel jugement n’est-il pas indulgent compte tenu du mal provoqué ? Mohamed Oulkhouir note que pour l’heure, on n’a pas accès à cette information. Les juges ont arbitré les différents aspects, même si cet arbitrage puisse susciter l’indignation de l’opinion publique. Il a été constaté une incompréhension importante chez l’opinion publique s’agissant des peines parfois prononcées dans des situations de viols ou d’attentats à la pudeur sur mineur.
La protection des mineurs est plus qu’une urgence. Maître Oulkhouir souligne l’importance de mettre en place le code de l’enfant pour prendre en compte de manière complète la situation de vulnérabilité des mineurs. Les mineurs ont besoin d’une protection juridique spécifique et adaptée, et rien de mieux qu’un Code de l’enfant pour cela, d’autant que nous ne savons pas si finalement le nouveau Code pénal verra le jour rapidement.
Le jugement clément dans cette affaire met en lumière la nécessité de prendre des mesures plus strictes pour protéger les mineurs contre les violences sexuelles. La mise en place d’un code de l’enfant est plus que jamais nécessaire pour garantir leur protection et assurer une justice ferme pour les victimes de violences sexuelles. Il est également important de sensibiliser davantage les juges et les professionnels du droit à la gravité de ces crimes et de faire évoluer les lois pour mieux les protéger.