Le tribunal de première instance de Ben Slimane a clos le dossier de l’affaire « Kenza, la domestique » qui a secoué l’opinion publique. Cette dernière aurait été victime de tortures infligées par ses employeurs, selon son témoignage. La cour a prononcé des peines sévères à l’encontre du couple accusé : cinq ans de prison ferme répartis entre les deux coupables.
La décision du tribunal, rendue publique dans la soirée de ce jeudi, a condamné l’employeuse à trois ans de prison ferme pour usurpation d’identité, coups et blessures. Quant à son mari, il a été condamné à deux ans de prison ferme, tout en étant acquitté de l’accusation d’usurpation d’identité.
En ce qui concerne les dommages civils, le tribunal a imposé à l’épouse une amende de 900 000 dirhams, tandis que le mari a été condamné à verser 600 000 dirhams.
Lors de sa plaidoirie, la défense de Kenza a souligné les souffrances insoutenables endurées par sa cliente en raison des actes de torture, de coups et de détention arbitraire, comme en attestent les rapports médicaux auxquels elle a été soumise.
L’avocat, Maître Naimi Al Yazidi, a rappelé que Kenza, originaire des environs de Settat et travaillant dans la maison des accusés à Mansouria, souffre encore des séquelles des tortures subies, incluant des fractures et des blessures sur plusieurs parties de son corps.
Le ministère public a réclamé des peines exemplaires pour les accusés, soulignant que cette affaire, largement suivie par l’opinion publique et les associations de défense des droits des femmes, exigeait une réponse judiciaire ferme. Le représentant de l’accusation a exprimé son indignation face aux mauvais traitements infligés à Kenza par ses employeurs, allant jusqu’à relater, d’après le témoignage du gardien, que les tortures qu’elle subissait l’empêchaient de contrôler ses besoins naturels.
Devant le tribunal, Kenza a décrit les violences physiques et verbales qu’elle a subies. Elle a raconté que le mari la frappait parfois avec une bouteille de vin, parfois avec un rouleau à pâtisserie. Quant à l’épouse, ses abus physiques et verbaux transformaient chaque moment de la vie de Kenza en un calvaire, la domestique devenant un exutoire pour les conflits conjugaux du couple.
Malgré les tentatives du couple pour discréditer les accusations de détention et de violence, en affirmant que Kenza souffrait de troubles la poussant à s’automutiler, les rapports médicaux ont révélé la gravité des blessures. Kenza a même dû subir une opération chirurgicale de trois heures à la main droite.
Le verdict rendu par la justice marocaine dans cette affaire, très médiatisée, constitue un signal fort contre les violences faites aux domestiques et marque un tournant dans la protection de leurs droits. La sévérité des peines prononcées montre la détermination des autorités judiciaires à lutter contre ces pratiques inhumaines et à défendre les victimes vulnérables.
2 Comments
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Meryem
2 mois il y a
3 ans et 2 ans, c’est ça des peines exemplaires? qu’est ce qui est exemplaire dans ce verdict ridicule par rapport à l’ampleur des sévices subies???!!!!! ah wlla parce que c’est un colonnel ou un truc pareil 2 ans wllat beaucoup ? la 7awla wala 9ouata illa billah. j’espère au moins qu’elle va percevoir cet argent, machi annoncer ça pour étouffer l’affaire devant l’opinion publique. on réclame un suivi médiatique de cette affaire
Taoufiq
2 mois il y a
Je trouve un peu Clément. Mais ce qui le rassure ce sont les dommages à payer 1.5 millions de dirhams encore faut il que le juge demande la confiscation immédiate des comptes bancaires et des biens pour s’assurer du versement.
3 ans et 2 ans, c’est ça des peines exemplaires? qu’est ce qui est exemplaire dans ce verdict ridicule par rapport à l’ampleur des sévices subies???!!!!! ah wlla parce que c’est un colonnel ou un truc pareil 2 ans wllat beaucoup ? la 7awla wala 9ouata illa billah. j’espère au moins qu’elle va percevoir cet argent, machi annoncer ça pour étouffer l’affaire devant l’opinion publique. on réclame un suivi médiatique de cette affaire
Je trouve un peu Clément. Mais ce qui le rassure ce sont les dommages à payer 1.5 millions de dirhams encore faut il que le juge demande la confiscation immédiate des comptes bancaires et des biens pour s’assurer du versement.