La question n’est plus théorique : verra-t-on, dans les prochains mois, davantage de jeunes et de femmes aux commandes ? À l’heure où la société bouge et où les revendications se structurent, l’injonction est claire : ouvrir plus largement les centres de décision à ces deux catégories longtemps sous-représentées.
Le message a été entendu. Dans plusieurs cercles, l’idée d’un quota de nominations aux hautes fonctions fait son chemin. Il s’agirait de placer de jeunes cadres et des responsables féminines devant de réelles responsabilités, en leur fixant des objectifs mesurables et réalisables, et en évaluant leurs performances avec la même exigence que pour tout dirigeant.
Les précédentes expériences d’intégration au Parlement ont toutefois révélé deux angles morts. D’abord, le peu d’attention accordée à ces élues et élus par leurs aînés, souvent prompts à accueillir leurs propositions avec indifférence, voire condescendance. Ensuite, l’absence de mécanismes internes pour accompagner la montée en compétences et garantir que ces nouvelles voix pèsent dans le processus décisionnel.
Reste une condition déterminante : la formation. L’intégration réussie dépendra de la qualité de l’encadrement, des cursus de leadership et de la capacité des intéressées et intéressés à s’approprier les codes de l’administration. Avec prudence et modestie, sans volonté de « bousculer » pour bousculer, mais avec une ambition assumée : moderniser la décision publique, accélérer l’exécution et rapprocher l’action de l’État des attentes concrètes.
À court terme, les partis sont interpellés. Ils doivent anticiper cette évolution en identifiant des profils, en préparant des viviers et en établissant des parcours clairs vers la responsabilité. À moyen terme, l’État et les institutions devront garantir la crédibilité du dispositif : critères transparents, évaluation régulière, et tolérance zéro pour les nominations de façade.
En somme, faire de la place aux jeunes et aux femmes ne relève pas d’un geste symbolique, mais d’un choix stratégique. C’est sans doute la meilleure réponse à la contestation actuelle de la « Gen Z » : transformer l’énergie sociale en gouvernance renouvelée, efficace et responsable.
Par Mounir Ghazali
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