L’ambiance sent le roussi au sein de la majorité gouvernementale composée du RNI, du PAM et de l’Istiqlal. Tous trois observent leurs relations à l’approche des élections de 2026 comme du lait sur le feu, avec des velléités de séparation à l’amiable de la part de chacun des alliés, que plus rien n’assemble et que tout divise.
La formation de l’Istiqlal a franchi un pas supplémentaire en s’attaquant frontalement à la gestion du RNI dans le domaine de la préservation du cheptel. Dans un article virulent publié par la presse du parti, cette formation, dont le secrétaire général Nizar Baraka est pourtant membre du gouvernement, a accusé son collègue ministre de l’Agriculture de « manipulation » des statistiques relatives à l’état du cheptel et d’une gestion « chaotique » des aides et subventions destinées aux éleveurs.
Pour rappel, cette gestion avait déjà suscité une vive polémique avec l’opposition. Bien que divisée, celle-ci avait tenté de faire voter une motion de censure qui n’avait finalement pas abouti, avant que l’initiative ne soit définitivement enterrée.
Aujourd’hui, les révélations et preuves qualifiées d’irréfutables sur la manière « désinvolte et électoraliste » dont le ministère de l’Agriculture aurait géré ce dossier, pourraient constituer la goutte d’eau qui fera déborder le vase et sceller le sort d’une majorité déjà fragilisée.
À un an des élections, la tentation de quitter le gouvernement pour faire cavalier seul lors du scrutin se fait de plus en plus palpable, chaque parti cherchant à se forger une nouvelle identité politique en vue de la bataille électorale de 2026.
Par Jalil Nouri