Les tensions montent à la Chambre des représentants autour de la mise en place d’une mission d’information sur le secteur de la viande rouge au Maroc. Selon une source parlementaire bien informée, le Bureau de la Chambre des représentants a renvoyé à la Commission des secteurs productifs sa proposition de fusionner deux demandes distinctes : celle des groupes de la majorité relative aux programmes de soutien à l’importation de bovins, ovins et viandes, et celle du groupe du Mouvement populaire concernant les dysfonctionnements liés à la commercialisation des viandes rouges, notamment l’absence de régulation des prix et l’inefficacité des mesures adoptées jusqu’ici.
Après plusieurs jours d’attente, le Bureau a choisi de laisser la Commission trancher elle-même, en tenant compte des priorités et des échanges entre ses membres. La Commission s’est vue confier le soin de programmer la mission qu’elle jugera la plus pertinente parmi quatre demandes émanant à la fois de la majorité et de l’opposition.
Selon nos sources, la tendance générale au sein de la Commission va vers une mission conjointe, englobant à la fois l’importation et la régulation du marché national de la viande rouge. L’argument avancé est celui de la complémentarité des sujets, qui relèvent tous deux de la même problématique globale : la hausse persistante des prix et les effets limités des mécanismes d’importation sur le pouvoir d’achat des citoyens.
Mais cette tentative de compromis ne fait pas l’unanimité. Idriss Sentissi, président du groupe parlementaire du Mouvement populaire, revendique l’antériorité de la demande de son groupe : « L’intégration des deux missions signifie que la majorité s’aligne sur notre initiative, et non l’inverse. Nous avons déposé notre demande dès mars, alors que celle de la majorité n’est arrivée qu’en avril pour bloquer notre proposition d’enquête parlementaire », a-t-il déclaré à Hespress. Et d’insister : « La présidence de cette mission doit naturellement nous revenir. »
Le prochain réunion de la Commission sera donc décisive. Elle devra trancher entre les sensibilités politiques tout en gardant à l’esprit l’intérêt général, dans un secteur où la flambée des prix continue de peser sur les ménages marocains.