Le verdict de deux ans de prison ferme prononcé à l’encontre des trois hommes accusés du viol d’une fillette de 11 ans a suscité l’indignation et la colère au Maroc et dans le monde entier. Ce jugement, considéré comme trop clément pour un crime aussi odieux, a été vivement critiqué par la société civile, dont la sociologue, écrivaine et professeure universitaire Soumaya Naamane Guessous. Dans une lettre ouverte adressée au ministre de la Justice, Abdellatif Ouahbi, elle a appelé à rendre justice à la victime et à sa famille.
Les trois hommes, qui pensaient s’en sortir après le verdict du tribunal de première instance de Rabat, devront finalement comparaître devant la Cour d’appel. Suite à la controverse et l’indignation suscitées par le verdict du 20 mars, le parquet a décidé de faire appel, selon le quotidien arabophone Al Akhbar. La Chambre criminelle devrait examiner cette affaire dans les prochains jours.
La jeune victime, qui vit dans un douar près de Tiflet, a été violée à plusieurs reprises par trois hommes de son voisinage, âgés de 25, 32 et 37 ans, en l’absence de ses parents. Suite à ces viols, elle est tombée enceinte et a donné naissance à un enfant à l’âge de 12 ans. Son affaire a été portée devant le tribunal de première instance de Rabat, qui a reconnu les violeurs coupables. Cependant, les peines prononcées ont été jugées « scandaleuses », « clémentes » pour les agresseurs et « injustes » pour la victime.
Avec ce nouvel appel, la société civile espère que les peines des condamnés seront revues à la hausse, comme ce fut le cas pour un Espagnol dont la peine est passée de 3 à 8 ans de prison pour des faits similaires. Les citoyens exigent que justice soit faite pour la jeune fille et que les auteurs de ce crime abject soient sévèrement punis.