La Cour d’appel de Marrakech a rendu son verdict ce mercredi dans une affaire de viol ayant conduit à la grossesse et à l’accouchement d’une mineure en situation de handicap mental, à l’hôpital régional de Kalaat Sraghna. Trois hommes ont été condamnés à des peines de prison ferme, des décisions jugées insuffisantes par les défenseurs des droits de l’enfant.
Des condamnations allant de 6 à 10 ans de prison
La chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Marrakech a infligé une peine de 10 ans de prison ferme au premier accusé. Ce dernier a été reconnu coupable d’avoir attiré la victime, une jeune fille de moins de 18 ans, en usant de supercherie et de manipulation avant de la violer avec violence, provoquant ainsi la rupture de son hymen.
Le deuxième accusé a, quant à lui, écopé de 6 ans de prison ferme pour les mêmes faits, à savoir l’attirance frauduleuse de la victime et son viol avec usage de la force.
Le troisième accusé, identifié comme le père biologique du bébé grâce à une expertise génétique, a été condamné à 8 ans de prison ferme pour son implication directe dans ce crime.
Un dédommagement symbolique pour la victime
Sur le volet civil, la Cour a ordonné le versement d’une indemnité de 100 000 dirhams à la victime en réparation des préjudices subis. De plus, un dirham symbolique a été accordé à l’Association marocaine des droits de l’Homme (AMDH), qui s’était constituée partie civile dans ce dossier.
Une condamnation jugée clémente par les défenseurs des droits humains
L’AMDH a rapidement réagi à ce verdict, estimant que les peines prononcées étaient insuffisantes et ne correspondaient pas à la gravité des faits. L’association souligne que le Code pénal marocain prévoit des sanctions dépassant les 20 ans de réclusion pour de tels crimes, et que ces verdicts ne sont pas à la hauteur de la justice et de l’équité.
L’AMDH a également affirmé qu’elle continuerait à défendre la victime devant la justice, notamment pour établir officiellement la filiation du bébé à son père biologique.
Ce dossier relance le débat sur la protection des mineures au Maroc et l’efficacité des sanctions judiciaires face aux violences sexuelles. Alors que de nombreuses voix s’élèvent pour réclamer un durcissement des peines contre les agresseurs de mineures, cette affaire met en lumière la nécessité de réformes plus strictes pour protéger les victimes et punir sévèrement les coupables.
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