Le couperet est tombé comme une sentence inattendue : les étudiants marocains, à l’instar de nombreux jeunes du monde entier, ne pourront plus intégrer les universités américaines, suite à un décret présidentiel signé par Donald Trump. Cette décision radicale, qui suspend l’octroi de visas d’études aux étrangers, met un terme à des centaines de parcours scolaires et universitaires, souvent bâtis avec espoir, sacrifice et ambition.
Harvard, Yale, Columbia, Stanford… Autant d’universités mythiques devenues inaccessibles pour les étudiants marocains, désormais privés d’un cursus académique aux États-Unis. Pour les familles, souvent prêtes à se sacrifier financièrement afin d’offrir à leurs enfants les meilleures formations au monde, la nouvelle est un coup de massue.
L’administration Trump justifie cette décision par un souci de « protection du marché intérieur » et de « priorité nationale », mais sur le terrain, ce sont des milliers de jeunes brillants qui voient leur avenir compromis.
Ce décret présidentiel ne bouleverse pas seulement les projets individuels. Il marque un tournant dans les échanges culturels et universitaires à l’échelle mondiale. Les États-Unis, longtemps considérés comme un eldorado académique, ferment leurs portes à une partie de la jeunesse internationale, créant un désordre inédit dans l’organisation de l’enseignement supérieur mondial.
Certaines spécialités de pointe — intelligence artificielle, politiques publiques, recherche médicale — se retrouvent moins accessibles, menaçant la diversité académique et la transmission globale des savoirs.
Ce repli est loin d’être isolé. Il s’inscrit dans une série de décisions controversées prises par Donald Trump depuis son retour à la présidence. Après avoir défié les normes économiques mondiales, rompu l’équilibre diplomatique avec l’Otan, relancé les tensions au Moyen-Orient, voilà qu’il s’en prend à l’un des piliers du soft power américain : son système éducatif.
Le message est clair : l’Amérique de Trump ne veut plus former les élites étrangères, même celles qui ont toujours contribué à son rayonnement scientifique, économique et culturel.
Chaque année, environ 3.000 étudiants marocains s’inscrivaient dans des universités américaines, selon les chiffres de l’ambassade des États-Unis à Rabat. Ces jeunes, issus de diverses couches sociales, représentaient un pont humain et intellectuel entre les deux nations. Leur exclusion remet en question toute une génération de vocations internationales.
Les universités marocaines, souvent saturées et moins spécialisées dans certains domaines, ne peuvent offrir les mêmes perspectives. Le Canada, le Royaume-Uni ou l’Allemagne pourraient constituer des alternatives, mais les barrières de langue, de coût ou de procédure freinent bon nombre de candidats à la mobilité.
Pour les étudiants concernés, c’est une vie entière qu’il faut repenser. Des années de préparation, d’efforts, d’espoir réduits à néant par une signature présidentielle. Faute d’alternatives immédiates, nombre d’entre eux devront faire des choix douloureux, avec le sentiment amer d’être punis pour une idéologie politique qu’ils ne partagent pas.
En privant les étudiants marocains et étrangers de l’accès à ses universités, Donald Trump ferme la porte à l’excellence partagée et à l’intelligence collective. Une décision unilatérale et brutale qui trahit les valeurs d’universalité sur lesquelles les États-Unis ont longtemps bâti leur leadership mondial.
Par Salma Semmar
Soyez objectif.Il ne s’agit pas d’étudiants de toutes catégories sociales. Qui peut se payer les coûts au USA? Cela n’empêche que la décision de Trump est débile et démagogique. Elle se retournera contre l’Amérique tôt ou tard. C’est peut être une opportunité pour ces jeunes d’essayer d’autres universités anglophones à Toranto. Shangai Pékin et pourquoi pas Rabat Benguerir au Maroc. Nos universités privées avec des coûts moindres et sans déracinement sont un atout à tenter et essayer. La prairie n’est pas toujours verte ailleurs.