La visite du chef de la diplomatie marocaine, qui vient de s’achever à Washington, n’était pas fortuite. Préparée minutieusement de longue date, elle intervient à une date stratégique : la veille de la réunion du Conseil de sécurité de l’ONU prévue lundi prochain.
À l’ordre du jour figure la question du Sahara marocain, qui pourrait connaître des développements majeurs, avec l’éventuelle décision de mettre fin à la mission de la MINURSO — la force chargée du maintien du statu quo dans la région — en raison des restrictions budgétaires imposées par les États-Unis, mais surtout dans l’objectif de faire avancer le plan d’autonomie. Ce dernier est considéré comme la seule et unique solution réaliste et sérieuse pour mettre un terme à un conflit qui dure depuis 1975, et dont l’origine incombe à la politique inqualifiable de l’Algérie.
Le Maroc pourra compter, lors de cette réunion, sur deux alliés de taille pour défendre ce plan d’autonomie : les États-Unis et la France, deux membres influents du Conseil de sécurité, entièrement engagés dans cette offensive, d’autant plus que le mandat de l’émissaire onusien, Staffan de Mistura, s’est révélé inefficace.
La visite de Nasser Bourita à Washington a donc servi à consolider ce soutien, à travers des discussions avec son homologue Marco Rubio, le conseiller à la sécurité de Donald Trump, M. Waltz, ainsi que lors de rencontres avec des membres du Congrès et des personnalités politiques de premier plan. Les résultats prometteurs de ces échanges incitent Bourita à prolonger son séjour aux États-Unis jusqu’au jour du vote, prévu en début de semaine.
Un vote qui pourrait bien rebattre les cartes du dossier, remettre les pendules à l’heure et marquer la fin du blocage ainsi que des tergiversations algériennes, principales causes du retard du processus de paix dans la région.
Par Jalil Nouri