Critiqué, scruté, souvent jugé sur la forme plus que sur le fond, Walid Regragui a décidé de répondre. Ce jeudi, lors d’un point presse organisé avec les médias, le sélectionneur des Lions de l’Atlas a brisé le silence pour remettre les pendules à l’heure. Un coup de gueule, mais surtout une démonstration chiffrée, structurée, assumée.
Ceux qui le taxent d’entraîneur frileux, défensif par nature, ont désormais une équation à résoudre : 74 buts en 37 matchs, soit 2 buts par match en moyenne, pour une équipe qui affiche 60 % de possession. Des statistiques qui ne mentent pas, même si elles sont souvent absentes des analyses les plus virulentes.
« Je ne suis pas venu pour faire le malin avec un bilan. Je suis venu rappeler des faits », a-t-il martelé. Et il a bien raison.
Car les critiques contre Regragui frisent parfois la mauvaise foi. Quand il rappelle que l’élimination en Coupe d’Afrique 2023 a entraîné un lynchage médiatique généralisé, alors que Hakimi a manqué un penalty décisif, il souligne une réalité : le traitement inégal dont il fait l’objet. En 2019, c’est Hakim Ziyech, et non Hervé Renard, qui avait cristallisé les critiques après une issue similaire. Deux poids, deux mesures ?
Autre contradiction soulignée par le coach : on lui reproche de parler encore du Mondial 2022, mais les mêmes continuent de le ramener sans cesse à l’échec en Afrique du Sud. Comment construire l’avenir si l’on refuse à la fois de célébrer les réussites et de tourner la page des défaites ?
Walid Regragui a surtout rappelé les défis réels qu’il affronte : blessures à répétition, absences de joueurs cadres, et pourtant des performances solides. Il incarne une vision, un projet, une ambition claire : ramener enfin un trophée continental au Maroc, 50 ans après le seul sacre des Lions en 1976.
Son appel à l’union sacrée n’est pas un caprice d’orgueil. C’est un cri de ralliement. Car il a raison : sans soutien, sans équilibre dans l’analyse, sans compréhension du contexte, même le meilleur des sélectionneurs ne pourra transformer les efforts en titres.