À 37 ans, Youssef Ben Azza, surnommé « Benz », « Monte Christo » ou encore « Elite Turbo », s’est imposé comme l’une des figures les plus redoutées du grand banditisme en Belgique. À la tête d’un réseau criminel d’envergure internationale, il vient d’être condamné par la justice belge à quinze ans de prison et à une confiscation de 31 millions d’euros. Mais l’homme, qui aurait trouvé refuge au Maroc, reste insaisissable.
Ben Azza est accusé d’avoir dirigé une organisation impliquée dans l’importation de plus de 15 tonnes de cocaïne en 2020. Opérant depuis les Émirats arabes unis, il a orchestré l’entrée de la drogue en Europe par le port d’Anvers, un point stratégique pour les trafiquants. Une seule de ces opérations a permis de faire passer une cargaison record de 10 tonnes de cocaïne via le quai 869. Les profits générés par ces activités illégales étaient astronomiques, consolidant la réputation de Ben Azza comme acteur clé du trafic de cocaïne en Europe.
Dans le même procès, plusieurs complices de Ben Azza ont été condamnés à des peines allant de trente mois à six ans de prison. Certains d’entre eux étaient déjà impliqués dans d’autres affaires criminelles révélées par Sky ECC, une plateforme de communication cryptée utilisée par de nombreux trafiquants. Si Jawad A., un ancien friturier à Kiel, a échappé à une nouvelle condamnation, d’autres membres du réseau, notamment les frères de Ben Azza, font également l’objet de mandats d’arrêt.
Après avoir opéré depuis Dubaï, Ben Azza se serait réfugié au Maroc, un pays qui n’extrade pas ses ressortissants. Cette fuite complique l’application de sa condamnation et met en lumière les failles dans la coopération internationale en matière de justice. En parallèle, il est également impliqué dans une autre affaire criminelle, pour laquelle le parquet a requis douze ans de prison. Le verdict est attendu pour le 13 décembre.
L’affaire Ben Azza illustre la complexité des réseaux criminels transnationaux qui exploitent des outils technologiques sophistiqués et des zones grises juridiques pour échapper aux autorités. Malgré la confiscation de 31 millions d’euros et une condamnation exemplaire, la cavale du baron de la drogue démontre que la lutte contre le trafic international de stupéfiants reste un défi de taille pour les forces de l’ordre.
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