Alors que la région de Zagora souffre depuis 2017 d’une sécheresse persistante ayant gravement affecté ses ressources hydriques, des révélations explosives viennent exacerber la colère des habitants. Selon des informations obtenues par le journal Al Oumk, le président de la commune de Ternata aurait délibérément modifié le tracé d’une partie du réseau d’eau potable pour irriguer ses propres terres agricoles.
Ce détournement présumé concerne les eaux destinées aux communes de Ternata, Rouha et Beni Zoli, acheminées depuis le barrage d’Aguedz situé à près de 80 km. L’objectif initial était d’alléger le stress hydrique de la population, notamment à travers des puits récemment forés. Mais selon des sources locales, ces ressources ont fini par bénéficier exclusivement aux champs privés du président, au détriment de milliers de citoyens.
Ce système aurait perduré plus de cinq ans, dans un contexte de demande croissante en eau provoquée par les dérèglements climatiques et la raréfaction des précipitations. Face à la montée des critiques, une commission mixte a été dépêchée par les autorités provinciales, incluant le Gendarmerie Royale, les représentants des autorités locales, ainsi que les bureaux nationaux de l’eau et de l’électricité.
L’affaire a été transmise au parquet, qui a ouvert une enquête judiciaire pour déterminer les responsabilités. En parallèle, l’Office national de l’eau potable a précisé que la répartition de l’eau n’était pas de son ressort, mais relevait de la fédération locale de gestion de l’eau.
Sollicité pour donner sa version des faits, le président de la commune n’a pas répondu aux appels du journal au moment de la publication. Le silence de l’élu, combiné à la gravité des faits allégués, risque de faire de ce dossier un symbole national de la mauvaise gouvernance en période de crise hydrique.
Un scandale qui n’a pas manqué de faire réagir les habitants, indignés qu’une telle situation ait pu se produire dans l’impunité, sous leurs yeux, pendant plusieurs années. Pourtant, dans cette même région où l’eau se raréfie et les injustices s’accumulent, certaines voix satiriques locales gardent un silence inattendu.
Ironie du sort, l’humoriste Bassou, enfant de Zagora et connu pour ses sketchs mordants sur les dérives des élus et les absurdités administratives, n’a pas encore évoqué ce “détournement d’eau potable” très réel, à quelques kilomètres de chez lui. L’affaire serait-elle trop grotesque pour être crédible sur scène ? Ou peut-être prépare-t-il un nouveau spectacle intitulé : « Moi, président… des conduites d’eau ! » ? À suivre sur scène… ou au tribunal.
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