Le président américain Donald Trump semble déterminé à changer de stratégie face à la guerre en Ukraine. Selon lui, le maintien de Volodymyr Zelensky au pouvoir complique toute tentative de règlement du conflit avec Moscou. Washington, qui a déjà entamé des négociations avec la Russie sans y associer l’Ukraine ni l’Europe, considère que le président ukrainien est un frein à un cessez-le-feu.
Trump a récemment qualifié Zelensky de “dictateur”, arguant que les élections ukrainiennes n’ont pas eu lieu en raison de la guerre. Il laisse entendre qu’un changement de leadership à Kiev pourrait ouvrir la voie à un accord de paix plus rapide.
Un départ imposé pour la paix ?
Depuis le début de la guerre en février 2023, Volodymyr Zelensky s’est imposé comme le visage de la résistance ukrainienne. Vêtu de son treillis militaire, il n’a cessé d’exiger un soutien sans faille de la communauté internationale, tout en défendant l’intégrité territoriale de son pays. Or, l’approche de Trump diverge radicalement : selon lui, un règlement rapide du conflit implique un dirigeant plus conciliant avec Moscou.
Mike Waltz, conseiller à la sécurité nationale de l’administration Trump, a résumé cette position en déclarant que les États-Unis ont besoin “d’un dirigeant qui peut traiter avec nous, traiter avec les Russes et mettre fin à cette guerre.”
Face à ces déclarations, Zelensky a répliqué avec fermeté lors d’une conférence de presse à Londres : “Vu ce qui se passe, vu le soutien, simplement me remplacer ne sera pas si facile.” Pour le chef de l’État ukrainien, l’organisation d’élections ne suffirait pas à concrétiser les souhaits de ses adversaires. “Il faudrait aussi m’empêcher de candidater, ce qui serait un peu plus compliqué”, a-t-il ajouté, réaffirmant son intention de poursuivre la lutte jusqu’à la victoire ou l’obtention de garanties sécuritaires solides.
Zelensky prêt à céder son poste sous conditions
Si Trump voit en lui un obstacle à la paix, Zelensky rappelle qu’il a déjà envisagé son départ sous une condition claire : une intégration de l’Ukraine à l’OTAN. “S’il y a l’OTAN et la fin de la guerre, cela signifiera que j’ai accompli ma mission”, a-t-il déclaré.
Cette déclaration intervient alors que Washington, sous l’impulsion de Trump, accélère ses discussions avec Moscou sans impliquer Kiev ni l’Europe. Une situation qui place Zelensky dans une posture délicate, d’autant que son déplacement à Londres faisait suite à une humiliation en mondovision infligée par Trump lors d’une réunion à la Maison-Blanche.
Un avenir incertain pour l’Ukraine
L’avenir de la présidence ukrainienne pourrait donc être un élément clé dans les négociations de paix. Trump mise sur un changement de dirigeant pour mettre un terme au conflit, alors que Zelensky refuse de se laisser marginaliser. Reste à savoir si cette ligne diplomatique trouvera un écho auprès des alliés occidentaux de l’Ukraine, ou si elle signera une nouvelle ère dans les relations internationales entre les États-Unis, la Russie et l’Europe.
Salma Semmar