Le dialogue social reprend enfin ses droits au Maroc. Mardi dernier, le Chef du gouvernement a accueilli une délégation de l’Union marocaine du travail (UMT), dirigée par son secrétaire général, Miloudi Moukharik. Cette rencontre s’est déroulée dans une ambiance positive, caractérisée par un dialogue responsable et constructif, selon les déclarations du département du Chef du gouvernement. Cependant, l’optimisme affiché ne doit pas occulter l’ampleur des défis qui attendent les partenaires sociaux, en particulier compte tenu de la sensibilité des dossiers à traiter.
Le dialogue social avait été interrompu suite à des événements imprévus, notamment le séisme qui a touché la région d’Al Haouz, entraînant le report des discussions prévues pour septembre et octobre 2023. Toutefois, l’objectif à court terme est désormais de surmonter les divergences afin de préparer des annonces à l’approche du 30 avril, traditionnellement marqué par la fête du Travail.
Ce cycle de dialogue social revêt également une importance cruciale pour les syndicats, qui cherchent à redorer leur blason après avoir été mis à l’épreuve par des épisodes de grèves prolongées et la montée en puissance des coordinations au détriment des syndicats traditionnels. Ainsi, les syndicats entendent placer la barre plus haut en matière de revendications salariales pour restaurer leur popularité, en demandant notamment une augmentation significative des salaires.
Outre les questions salariales, le dialogue social portera également sur la réforme du Code du travail et la loi sur le droit de grève. Ces réformes sont cruciales pour améliorer le climat social et encourager l’investissement au Maroc. Cependant, les négociations s’annoncent ardues, notamment sur la question de la « flexibilité » du marché du travail, qui divise profondément les syndicats et le patronat.
Après cette première rencontre avec l’UMT, le Chef du gouvernement poursuivra cette semaine les discussions avec d’autres centrales syndicales et la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM). L’objectif est clair : parvenir à des compromis constructifs pour répondre aux attentes des travailleurs tout en favorisant le développement économique du pays.