Barcelone : le débat sur l’homosexualité relancé par l’invitation de Casablanca à La Mercè

Le président du groupe du Parti Populaire (PP) au sein du Conseil municipal de Barcelone, Daniel Sirera, a récemment exprimé son opposition au choix de Casablanca comme ville invitée à l’édition 2024 du festival de La Mercè, prévu du 20 au 24 septembre. Cette édition, qui marque la cent cinquante-troisième célébration de cet événement emblématique de la capitale catalane, mettra à l’honneur la culture marocaine à travers la participation de nombreux artistes marocains.

Dans une lettre rendue publique le 2 septembre, Daniel Sirera a demandé au maire de Barcelone, Jaume Collboni, d’annuler ce choix. Selon lui, Casablanca, où « les droits humains ne sont pas respectés », ne devrait pas être invitée. Il a notamment évoqué la criminalisation de l’homosexualité au Maroc comme une raison majeure de son opposition, affirmant que « Collboni ne pourrait pas être maire à Casablanca en raison de son homosexualité ».

Sirera a proposé que toutes les factions municipales soient impliquées dans la sélection des villes invitées aux futures éditions de La Mercè, pour éviter des situations similaires. Il a aussi déclaré qu’une ville qui punit l’homosexualité ne devrait pas être mise en avant dans un festival comme celui de Barcelone. Cette prise de position a suscité des réactions partagées, certains voyant dans cette démarche une politisation des choix culturels, tandis que d’autres la considèrent comme une défense des droits humains.

Le festival de La Mercè, qui célèbre chaque année l’arrivée de l’automne, est un moment fort pour Barcelone. L’invitation de villes internationales fait partie de la tradition depuis 2007, avec Medellín comme première ville honorée, suivie par des métropoles comme Paris, Istanbul, Dakar et Kiev en 2023. Pour l’édition 2024, Casablanca a été choisie, mais cette invitation se retrouve au cœur d’une controverse liée aux droits humains et à la question de l’homosexualité.