La police nationale a ouvert une enquête après les violences exercées par la police sur trois femmes célébrant dans les rues de Sebta la victoire du Maroc sur le Portugal et sa première qualification en demi-finale de la coupe du monde. De son côté, le ministre de l’Intérieur a ouvert une information interne pour clarifier les faits.
Une vidéo diffusée sur les réseaux sociaux montre une intervention musclée de la police dans la soirée de samedi, au centre-ville de Sebta. On y voit comment au moins quatre agents de l’Unité d’intervention rapide (UIR) de la police locale ont frappé trois femmes qui étaient sur place avec leurs matraques, rapporte le site de la chaine de télévision espagnole Antena3.
Dans un post publié sur les réseaux sociaux et repris par la presse locale, Fatiha Ahmed Mohamed, l’une des trois femmes visées par l’intervention de la police témoigne : « Après la victoire du Maroc contre le Portugal, nous avons décidé de sortir et de la célébrer, sans nuire à personne, juste célébrer avec mes frères musulmans, mais apparemment même cela ne peut pas être fait. » Elle affirme avoir eu une altercation avec l’UIR. « L’unité était immobile, ne faisait absolument rien, et d’un coup, elle s’est mise à taper à droite et à gauche, sans aucune raison », a-t-elle déploré.
Et de s’interroger : « Pourquoi ? Qu’avons-nous fait pour être traitées ainsi, célébrer une victoire avec nos frères musulmans ? Cela a un mot et c’est du racisme ». Selon Fatiha, si c’était l’Espagne qui avait gagné, ils célébreraient eux-mêmes avec des bandes sonores et feraient une fête. « Cela ne va pas rester comme ça. Nous en avons marre du racisme. Beaucoup de choses sont dites […] contre la violence sexiste, mais ils ne donnent pas l’exemple en s’attaquant froidement aux femmes ».