L’Observatoire Marocain des Prisons (OMP) a récemment tiré la sonnette d’alarme sur la surpopulation croissante dans les établissements pénitentiaires du pays. Malgré l’ouverture de nouveaux centres, la capacité d’accueil reste largement insuffisante face à l’augmentation rapide du nombre de détenus, passé de 86 384 en 2019 à 102 653 en 2023, soit une hausse de 18,83 %. En 2023, le taux de surpopulation a atteint 159 %, bien au-delà des standards internationaux.
Cette surpopulation affecte gravement les droits fondamentaux des détenus, notamment en matière de santé, d’alimentation, et d’espace vital. La moyenne de 1,74 m² par détenu reste loin des quatre mètres carrés recommandés. Les taux régionaux révèlent une crise généralisée, avec Marrakech-Safi en tête (154,31 %), suivie de Rabat-Salé-Kénitra (146,33 %) et Béni Mellal-Khénifra (132,38 %).
L’OMP souligne que cette situation compromet la réhabilitation et la réinsertion des détenus, pilier d’un système pénal juste. Les recommandations incluent une révision des politiques pénales pour privilégier des peines alternatives, une amélioration des droits fondamentaux des prisonniers, et une attention particulière aux groupes vulnérables, comme les mineurs et les personnes souffrant de troubles mentaux.
L’Observatoire insiste également sur la nécessité d’un cadre juridique pour élargir l’accès à l’amnistie et à la libération pour raisons de santé, ainsi que sur l’implication accrue des ONG dans la gestion des prisons pour assurer une transparence et une prévention des abus. Enfin, l’abolition de la peine de mort et un investissement accru dans le personnel pénitentiaire figurent parmi les priorités.
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