Le début de l’année 2025 s’annonce chaud pour le gouvernement d’Aziz Akhannouch, qui devra faire face à une confrontation avec les syndicats. Cela intervient à peine après l’épreuve du passage en force de la loi sur le droit de grève au Parlement, marquant la fin de longues années d’un bras de fer social implacable et stérile.
Le rendez-vous est déjà fixé en janvier pour la première séance de présentation du projet de réforme des systèmes de retraite. Ce dernier promet des échanges houleux et une longue période de va-et-vient procédural et de négociations au Parlement, avant une éventuelle adoption ou un rejet. Le projet est déjà fortement contesté par les syndicats et les personnes concernées, même avant sa présentation officielle.
Toujours est-il qu’Aziz Akhannouch et son équipe semblent déterminés à mener cette réforme capitale à terme, coûte que coûte, et à assumer les conséquences politiques lors des prochaines élections.
La ministre des Finances, Nadia Fettah Alaoui, a précisé que le contenu de la réforme repose sur les termes convenus lors du dialogue social. Il s’agit notamment de la création de deux pôles, public et privé, ainsi que de la mise en place de mécanismes de transition vers un nouveau système, tout en préservant les acquis et les droits des bénéficiaires, et en améliorant la gouvernance.
Cependant, ce programme ambitieux reste muet sur le point sensible de l’âge de départ à la retraite, qui pourrait être porté à 63 ans dans le meilleur des cas, voire 65 ans dans le scénario le plus pessimiste, selon certaines sources.
Les syndicats, manches retroussées, se préparent à une bataille difficile contre le gouvernement. De leur côté, les autorités anticipent une confrontation serrée qui pourrait à tout moment dégénérer en conflits sociaux majeurs. Ce test s’annonce donc comme le plus risqué pour Aziz Akhannouch et son équipe.
Par Jalil Nouri
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