La Chambre criminelle de première instance de la Cour d’appel de Rabat a rendu son verdict : un jeune homme accusé du meurtre de sa compagne a été condamné à une peine de dix ans de prison. Ce drame, qui avait bouleversé les habitants du quartier Al-Ababda à Salé il y a environ un an, révèle un enchaînement tragique mêlant violence, chantage et trahison.
Les faits remontent à une nuit tragique où une jeune femme dans la vingtaine a été retrouvée morte sur la plage des Nations, à Salé. Selon l’enquête, la victime aurait été soumise à des pressions psychologiques constantes de la part de son compagnon, qui la menaçait de publier des photos et vidéos intimes d’elle. Sous cette pression, elle avait donné rendez-vous à l’accusé sur la plage du quartier Chemaou pour tenter de récupérer les données compromettantes. Ce rendez-vous a scellé son destin tragique.
Le jeune homme, en état d’ébriété au moment des faits, avait initialement déclaré que la victime était tombée accidentellement d’une falaise. Cependant, les contradictions relevées dans ses déclarations, corroborées par les témoignages de proches de la victime, ont mis en lumière sa culpabilité. Les preuves matérielles, notamment les photos et enregistrements envoyés par la victime à sa mère via WhatsApp, ont exposé la nature du chantage et des violences exercées par l’accusé.
L’autopsie pratiquée sur la victime a confirmé qu’elle est décédée des suites d’une asphyxie et d’une hémorragie cérébrale. Ces éléments, ajoutés aux investigations de la police judiciaire, ont permis de lever tout doute sur les circonstances du drame. L’accusé a été poursuivi pour plusieurs chefs d’accusation : coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort, attentat à la pudeur avec violence, chantage, ivresse publique et menaces.
La condamnation à dix ans de prison clôt un chapitre douloureux, mais soulève également des questions sur les violences faites aux femmes et la nécessité de renforcer les mesures de prévention et de soutien aux victimes.
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