Le 9 janvier dernier, un juge de Beni Mellal a comparu devant la Cour d’appel de Rabat, accusé de corruption. Il avait été interpellé en flagrant délit après des mois d’enquêtes préliminaires. La juge d’instruction a renvoyé l’affaire devant la chambre criminelle chargée des crimes financiers, se basant sur l’article 241 du Code pénal marocain. Cet article prévoit une peine allant de 5 à 20 ans de réclusion et une amende de 5000 à 100000 dirhams pour tout magistrat ou fonctionnaire public qui détourne, dissipe, retient indûment ou soustrait des deniers publics ou privés.
Selon le quotidien Assabah, la juge d’instruction estime avoir suffisamment de preuves contre le juge de Beni Mellal et son intermédiaire originaire de Fquih Bensaleh. Les deux individus sont actuellement poursuivis en état d’arrestation et devront comparaître prochainement devant la chambre criminelle.
L’affaire en question concerne un meurtre survenu en juillet 2021, pour lequel trois suspects ont été condamnés à cinq ans de réclusion. Avant le verdict, l’intermédiaire a approché les familles des accusés pour leur promettre d’intervenir pour réduire les peines de prison. Les familles ont alors accepté de rencontrer le juge chargé de l’affaire au domicile de l’intermédiaire. Le juge de Beni Mellal a ensuite exigé 120 000 dirhams pour intervenir et a menacé d’alourdir la peine à 10 ans de réclusion si cette somme n’était pas réunie. Après un rendez-vous coordonné avec la Brigade nationale de police judiciaire, le juge et l’intermédiaire ont été interpellés en flagrant délit.