Alors que les Marocains peinent de plus en plus à subvenir à leurs besoins face à la flambée des prix, la question de la cherté de la vie devient un sujet politique brûlant. Si l’opposition en fait naturellement son cheval de bataille, la situation se complique lorsque des voix au sein même du gouvernement commencent à dénoncer l’inflation et ses répercussions sur les citoyens.
C’est précisément ce qu’a fait Nizar Baraka, secrétaire général du Parti de l’Istiqlal et ministre de l’Équipement et de l’Eau, lors d’un meeting à Ouled Frej, dans la province d’El Jadida, à l’occasion du lancement du programme « 2025, année du bénévolat ». Devant une foule acquise à sa cause, il a vivement critiqué la spéculation qui gangrène le marché de la viande rouge, accusant certains acteurs de profiter des subventions publiques sans en faire bénéficier les citoyens.
Une dénonciation choc en pleine crise du pouvoir d’achat
Nizar Baraka n’a pas mâché ses mots en fustigeant la hausse artificielle des prix, notamment ceux du mouton et du poulet. « Lors du dernier Aïd Al-Adha, nous avons autorisé l’importation de moutons en apportant une aide de 500 dirhams par tête. Pourtant, certains les ont fait entrer au Maroc à 2.000 dirhams pour les revendre à 4.000 ! », a-t-il dénoncé, déclenchant une salve d’applaudissements.
Cette envolée oratoire ne s’est pas arrêtée là. Poursuivant sur sa lancée, Baraka a mis en cause les producteurs de viande rouge et de volaille, les exhortant à réduire leurs marges afin de rendre les prix plus accessibles aux consommateurs : « Nous sommes au mois de Chaâbane, craignez Allah ! Arrêtez de vous enrichir sur le dos des Marocains et réduisez vos profits ».
Si ces propos ont trouvé un écho auprès de l’opinion publique, ils soulèvent néanmoins une question politique majeure : comment un membre du gouvernement peut-il dénoncer une situation dont il est en partie responsable ?
Un discours en porte-à-faux avec la majorité
En prenant cette posture, Nizar Baraka met en difficulté la coalition gouvernementale dirigée par Aziz Akhannouch. Car moins de trois semaines auparavant, la majorité affichait une image d’unité en réaffirmant son engagement à lutter contre l’inflation et à protéger le pouvoir d’achat. Lors de la réunion de l’instance de la présidence de la majorité, à laquelle Baraka était présent, le gouvernement s’était félicité des mesures mises en place pour contenir l’inflation et garantir l’approvisionnement des marchés avant le Ramadan.
Or, en dénonçant ouvertement la spéculation et la hausse des prix, le chef de l’Istiqlal semble prendre ses distances avec cette approche consensuelle. D’un côté, il met en avant les efforts du gouvernement, mais de l’autre, il critique violemment un système qu’il contribue à gérer.
Un pari risqué à l’approche des élections
En tenant un tel discours, Baraka cherche-t-il à se repositionner politiquement en vue des élections de 2026 ? Son intervention pourrait être interprétée comme une stratégie visant à se démarquer et à s’attirer les faveurs d’un électorat durement éprouvé par la crise économique. Mais cette prise de position pourrait aussi fragiliser la cohésion de la majorité et tendre davantage les relations entre les partis qui la composent.
L’Istiqlal, tout en restant un pilier de la coalition, montre ici des signes d’une autonomie croissante, quitte à mettre en difficulté ses partenaires. Ce double jeu pourrait bien alimenter des tensions internes et remettre en question la solidité de l’alliance gouvernementale dans les mois à venir.
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Le discours de Nizar Baraka traduit en effet ke ras le bol generalisé du peuple , cette chereté vue et vecue est sans precedent, que des subventions distribuées que des exonerations fiscales et douanières accordées et toujours le même calvaire des prix , à commencer par celui des carburants dont l’ascenseur ne connait qu’un seul sens celui de la montée ,pour la descente il faudrait attendre des semaines voire des mois pour redescendre d’un petit cran …had chi rah hram ..même les oeufs ont connu une flambée sans precedent . La viande rouge .après tout l’argent distribué ,le pauvre citoyen continue à subir le calvaire des speculateurs encouragés et protegés par un chef de gouvernement lui même en flagrante position de conflits d’interêts
Vous avez qu’à sortir de ce gouvernement malhonnête mais le gâteau vous empêche quelle hypocrisie mondiale