Les vidéos diffusées sur les réseaux sociaux, lorsqu’elles sont manipulées, peuvent causer beaucoup de tort aux responsables politiques et gouvernementaux, notamment lorsqu’elles sont instrumentalisées pour nuire aux personnalités concernées, y compris un chef de gouvernement. Aziz Akhannouch vient d’en faire l’amère expérience.
Publiée la veille de l’annonce de la décision royale demandant aux Marocains de s’abstenir de procéder au sacrifice du mouton en raison des conditions difficiles, une vidéo montrant Akhannouch déclarant que la fête du sacrifice, Aïd El-Kebir, serait maintenue a suscité de nombreuses interprétations. Le document a connu un retentissement viral, mais sans que sa date précise ne soit indiquée, laissant croire qu’il s’agissait d’une déclaration récente, alors qu’elle avait été faite dans un contexte différent.
Le porte-parole du gouvernement n’ayant réagi que tardivement, la vidéo a provoqué un important préjudice en termes d’image, notamment auprès des personnes non averties, tombées dans le piège de la manipulation. Ce n’est qu’après la diffusion officielle de la décision du Palais Royal que les doutes ont été dissipés.
Finalement, ce n’est que plusieurs heures plus tard que le communicant de l’exécutif est intervenu pour rétablir l’ordre des choses. Lors d’une conférence de presse, il a expliqué aux journalistes que la vidéo en question datait bel et bien de 2023, époque où le cheptel n’était pas autant menacé.
Une fois de plus, les retards de réaction des services en charge de la communication gouvernementale ont mis en évidence leurs lacunes, ajoutant ce raté à une liste déjà longue de manquements aux principes de la veille stratégique.
Par Jalil Nouri
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