Un drame a été évité de justesse à l’hôpital régional de Sidi Slimane, où une jeune médecin généraliste exerçant aux urgences a tenté de mettre fin à ses jours après avoir subi des humiliations et pressions répétées de la part de ses supérieurs. Ce geste désespéré souligne une fois de plus les conditions de travail difficiles du personnel médical, confronté non seulement à une surcharge de travail, mais aussi à un manque de soutien de l’administration hospitalière.
Selon des sources internes à l’hôpital, la médecin a été retrouvée dans un état critique, après avoir ingéré une forte dose de médicaments avant de tenter de s’entailler les veines avec un objet tranchant. Heureusement, un membre de sa famille a découvert la scène à temps et a pu l’évacuer en urgence vers l’hôpital régional Moulay Abdellah à Salé, où elle a été admise en soins intensifs.
Son état de santé, à la fois physique et psychologique, nécessitait une prise en charge urgente. Après plusieurs heures sous surveillance en réanimation, elle a finalement été transférée vers le Centre hospitalier universitaire Ar-Razi à Salé, spécialisé en psychiatrie, où elle bénéficie d’un suivi médical.
D’après les premiers éléments recueillis, la jeune médecin souffrait depuis plusieurs mois d’une forte pression psychologique due à des conditions de travail extrêmement difficiles aux urgences de Sidi Slimane. Entre le manque de personnel, les agressions répétées du personnel soignant par des accompagnants de patients et l’absence de soutien de la direction, elle se sentait totalement abandonnée face aux tensions quotidiennes.
Mais ce qui semble avoir précipité son geste, c’est le harcèlement moral dont elle aurait été victime de la part de ses supérieurs. Selon son propre témoignage livré au personnel soignant après avoir repris connaissance, elle aurait subi des humiliations et des remontrances incessantes, notamment après avoir demandé à une patiente non urgente de respecter les procédures administratives en vigueur.
Plutôt que de la soutenir face aux attaques verbales de cette patiente, ses supérieurs auraient multiplié les appels téléphoniques pour la réprimander, allant jusqu’aux insultes et aux menaces.
Ce drame met en lumière les souffrances silencieuses des soignants, qui doivent faire face à une pression extrême, à des conditions de travail précaires et à un manque flagrant de protection. Dans plusieurs établissements hospitaliers du pays, le personnel médical subit des violences, tant de la part des patients que de leurs propres responsables, sans que des mesures de soutien psychologique ou de protection ne soient mises en place.
Ce nouvel épisode tragique relance le débat sur la nécessité d’améliorer les conditions de travail des soignants et d’instaurer une politique de tolérance zéro contre le harcèlement et les agressions dans les hôpitaux marocains.
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