À la tête du département de la Culture, entre autres prérogatives, dont celle de co-diriger le parti du PAM, le ministre Mehdi Bensaid ne donne rien sans rien en échange. Il vient de se lancer dans une campagne de recrutement d’acteurs du petit écran, du cinéma et de la chanson au profit de sa formation politique, en vue des prochaines élections de 2026, que cette dernière se promet de remporter haut la main.
Posant devant les caméras en compagnie de la présidente de la coordination du PAM, l’autre ministre, Fatima-Zohra Mansouri, ne semblait pas être au courant que la loi interdit aux ministres et hauts fonctionnaires de mélanger les affaires de l’État avec la politique partisane, bien que cette pratique semble désormais communément admise au Maroc, à tous les niveaux de l’administration, sans que l’on ne trouve à redire, en vertu du principe qui veut que ce qui est permis n’est pas interdit.
Plus d’un ministre utilise, pendant son mandat, ses prérogatives gouvernementales pour agir de la sorte, en aidant les électeurs à se joindre à sa formation dans leurs circonscriptions, en leur facilitant l’accès à un emploi ou en réglant des problèmes administratifs, sans parler d’autres privilèges sous forme de rentes et de passe-droits.
Pour le ministre Bensaid, déjà engagé avec son parti et, par anticipation, dans la campagne électorale, il s’agit de recruter à tout-va, surtout dans le monde de la culture, avec, sans aucun doute, des promesses de subventions, des cartes d’artiste et des contrats de production de spectacles. Avec, cerise sur le gâteau, les portes du ministère toujours ouvertes pour tous ceux qui auront pris la carte de son parti et qui feront campagne pour le PAM, en y associant leur image le moment venu. Message reçu 5/5.