La délégation provinciale des affaires islamiques de Khénifra vient d’annoncer une mesure importante concernant la gestion des donations dans les lieux de culte. Désormais, toute collecte d’argent est formellement interdite à l’intérieur des mosquées, quelle que soit la motivation invoquée. Seules les associations ayant reçu une autorisation officielle de la préfecture pour la construction de mosquées sont exemptées de cette interdiction.
Cette décision intervient dans un contexte particulier, celui du mois sacré de Ramadan, période durant laquelle la plupart des mosquées du royaume connaissent une recrudescence des collectes de fonds, notamment avant la prière de Tarawih. Ces collectes sont traditionnellement destinées à soutenir financièrement l’imam et les personnes en charge de l’entretien de la mosquée pendant le mois de jeûne.
La pratique habituelle consistait pour certains individus à circuler parmi les fidèles pour recueillir des dons dans des sacs, sans qu’aucune transparence ne soit assurée quant au montant total collecté, à sa destination finale ou à l’identité des responsables de sa gestion. Cette opacité a vraisemblablement motivé la décision des autorités religieuses locales.
Cette mesure s’inscrit dans un cadre plus large de régulation des opérations caritatives au Maroc. En effet, lors de son dernier conseil, le gouvernement marocain a approuvé un projet de décret relatif à l’organisation des opérations de collecte de dons publics et à la distribution d’aides à des fins caritatives.
Ce projet vise à mettre en œuvre les dispositions de la loi n°18.18 relative à l’organisation des opérations de collecte de dons publics et à la distribution d’aides à des fins caritatives, promulguée par le dahir n°1.22.79 du 18 Joumada I 1444 (13 décembre 2022). Il établit la procédure d’autorisation pour solliciter des dons publics, la procédure de déclaration pour la distribution d’aides caritatives, ainsi que les modalités de contrôle de ces opérations.
Le projet de décret comprend diverses dispositions qui définissent principalement les personnes habilitées à soumettre une demande d’autorisation pour solliciter des dons publics, selon un modèle annexé à cet effet, et précise les autorités auprès desquelles cette demande doit être adressée ou déposée.
Ce texte établit également les modalités de déclaration pour la distribution d’aides, les procédures de contrôle des opérations de collecte de dons et de distribution d’aides à des fins caritatives, ainsi que la surveillance des comptes relatifs à l’utilisation des ressources collectées dans le cadre d’appels aux dons publics.