L’appétit insatiable de l’ancien ministre et patron industriel, à la tête du groupe de distribution Dislog, dont il est le fondateur et propriétaire, et qu’il a porté sur ses épaules pour en faire le premier en Afrique et bientôt en Europe, mais surtout une machine à cash, le place aujourd’hui au-devant de la scène pour ses acquisitions et prises de participation, s’installant dans des niches où personne ne l’attend.
Comme dans un rêve, le patron ingénieux au flair redoutable s’est réveillé ces derniers temps pour partir à l’assaut des bonnes opportunités, là où elles se trouvent, y compris en Europe, et bientôt en Afrique ou même en Asie, laisse-t-il entendre en aparté. Moncef Belkhayat, toujours tourmenté par son échec retentissant lors de ses débuts dans le business avec le projet Hanouty, est devenu un homme énergique à la gâchette facile, qui tire sur tout ce qui bouge et vise tout ce qui peut rapidement rapporter gros.
La distribution en tête, mais aussi le secteur des cafés Venezia Ice, dont il vient d’acquérir l’intégralité du capital, voilà sa chasse la plus récente après avoir englouti plusieurs entreprises étrangères spécialisées dans la distribution et l’agroalimentaire, dont l’espagnole Build a Better World – Chef Sam. À cela s’ajoute une pénétration du marché médical avec 75 % de Megaflex, ainsi que l’acquisition de CMB, spécialisée dans le plastique, rachetée pour 330 millions de dirhams. Et ce n’est pas tout : il accumule une ribambelle d’autres entreprises dans des secteurs diversifiés, y compris les médias, et envisage même les sociétés de services, qu’il connaît sur le bout des doigts.
Encouragé par la confiance des bailleurs de fonds, notamment la BERD, qui lui a apporté 25 millions de dollars pour accompagner le développement de son bateau-amiral Dislog, il poursuit sans relâche ses ambitions de bâtir un empire industriel que plus rien ne semble arrêter. Reste à savoir quand, comment et qui mettra un frein à cette boulimie d’expansion qui commence à intriguer et déranger les milieux d’affaires.
Beaucoup voient en lui le portrait parfait du prédateur aux dents longues, assoiffé de pouvoir, d’autant qu’il caresse aussi le doux rêve de redevenir ministre. Mais ministre de quoi ? Ministre du Mondial, par exemple ? Pourquoi pas ?
Par Jalil Nouri
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