Le secteur des cafés et restaurants est en effervescence à la suite d’un malentendu qui risque de dégénérer. Tout a commencé avec la publication, par la Fédération Nationale des Propriétaires de Cafés et Restaurants au Maroc, d’un projet de loi intitulé : Conditions d’exploitation des cafés et restaurants, sous toutes leurs formes, par des personnes physiques ou morales, et organisation de leur occupation du domaine public communal. Rédigé par cette fédération, le texte a semé une vive confusion au sein de la profession.
La situation s’est envenimée lorsqu’une fédération concurrente, apparemment composée d’établissements de plus petite taille, a vivement réagi. Cette dernière est montée au créneau pour exiger le retrait immédiat et sans condition du projet de loi. La première fédération, connue sous le nom de Fédération Nationale des Associations de cafés, restaurants et unités touristiques au Maroc, a riposté en contestant la légitimité de sa rivale. Elle lui reproche non seulement de manquer d’autorité et de compétence, mais aussi d’avoir produit un texte truffé d’anomalies, qui empiéterait sur les prérogatives des institutions légalement habilitées à élaborer de telles propositions.
Au cœur de cette querelle se dessinent des divergences profondes entre deux visions professionnelles : d’un côté, les tenants d’une approche traditionnelle, souvent plus modestes ; de l’autre, des acteurs modernistes, généralement plus influents. Cette bataille intervient à un moment critique pour le secteur, déjà fragilisé par une crise majeure déclenchée par la pandémie de Covid-19.
Par Jalil Nouri