La tentative de briser le blocus maritime imposé par Israël à Gaza a une nouvelle fois tourné court. Le bateau humanitaire Madleen, transportant 12 militants internationaux dont la célèbre activiste suédoise Greta Thunberg et l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan, a été intercepté dans la nuit de dimanche à lundi par l’armée israélienne, alors qu’il tentait de rallier la bande de Gaza.
L’embarcation, affrétée par la coalition Freedom Flotilla, était partie d’Italie le 1er juin, avec une escale en Égypte, dans l’objectif affiché de dénoncer le blocus israélien et d’acheminer un message de solidarité à une population gazouie assiégée, affaiblie par plus de 18 mois de guerre, de bombardements et de famine.
Arraisonnement dans les eaux internationales : Israël accusé de violation du droit international
Selon la Freedom Flotilla Coalition, le Madleen aurait été intercepté à 03h02 du matin dans les eaux internationales, une version qui, si confirmée, remet en cause la légalité de l’intervention israélienne. Les passagers ont été redirigés vers le port israélien d’Ashdod, comme l’a précisé le ministère israélien des Affaires étrangères, qui a diffusé des images montrant la distribution de vivres aux militants en gilets de sauvetage.
L’ONG accuse Israël de “kidnapping” et de violation du droit maritime international. Plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer cet arraisonnement, parmi lesquelles celle du leader de La France Insoumise Jean-Luc Mélenchon, qui a parlé d’« arrestation illégale ».
Israël défend son blocus, la communauté internationale s’indigne
Le gouvernement israélien, par la voix de son ministre de la Défense Yoav Gallant, a justifié cette action par la nécessité de maintenir un blocus destiné à empêcher le ravitaillement en armes du Hamas, qualifiant la tentative de la Freedom Flotilla de « provocation médiatique ».
Mais l’intervention a ravivé les tensions diplomatiques alors que la situation humanitaire à Gaza continue de se détériorer à un rythme alarmant. L’OMS a récemment alerté sur l’effondrement total du système de santé, avec plus aucun hôpital fonctionnel dans le nord de l’enclave.
Un contexte explosif et une mobilisation croissante
Depuis l’attaque du Hamas du 7 octobre 2023, qui a causé la mort de 1.218 personnes en Israël, plus de 54.000 Palestiniens – en majorité des civils – ont été tués dans les bombardements israéliens, selon les chiffres du ministère de la Santé de Gaza, jugés fiables par l’ONU.
L’épisode du Madleen ravive le souvenir tragique de la flottille de 2010, qui avait coûté la vie à dix militants pro-palestiniens après une intervention musclée de l’armée israélienne en Méditerranée.