Les clients de la Société Générale Marocaine de Banque, non prévenus de la transformation de leur ancienne banque, seront étonnés ce jeudi de sa nouvelle identité, puisque depuis hier elle s’est transformée en Saham Bank, après l’acquisition du groupe français par Saham, propriété du golden milliardaire marocain Moulay Hafid El Alamy, qui ne cesse de titiller les plus grosses fortunes du royaume.
La transformation s’est déroulée en préparatifs et en plusieurs étapes depuis plusieurs mois pour un passage de relais en douceur, de manière à maintenir la place du groupe bancaire et garder le potentiel de sa clientèle sur la base d’une nouvelle stratégie et d’un nouveau modèle opérationnel, éloigné de l’ancienne enseigne.
Le gouvernail, le directoire, a été confié à Ahmed Yacoubi, proche du boss, qui lui présidera le conseil de surveillance et gardera un œil sur les premiers pas du nouveau-né, auquel il a fixé 5 piliers qui assureront le cap de la croissance de Saham Bank, tels que ceux présentés lors de la cérémonie de présentation de cette nouvelle entité, poussée par des ambitions visant à la placer parmi les premières banques du pays.
Ses principes seront l’excellence opérationnelle, la centricité client et la proximité réelle, une relation client plus efficiente, l’innovation utile et fluide, la responsabilité envers la société marocaine, guidée par l’inclusion et la durabilité, pour constituer un engagement clair et entier à même de constituer une plus-value sur le marché.
Les effectifs anciens seront préservés, avec une intégration de jeunes employés et cadres bien formés aux métiers de la banque en particulier et du groupe en général, afin de traduire les valeurs de Saham, qui se résument dans son slogan : Saham Bank, accélérateur de vos ambitions.
L’on ne peut que lui souhaiter bon vent et longue vie.
Par Jalil Nouri
L’annonce du passage de la Société Générale Marocaine de Banque (SGMB) à Saham Bank est, pour beaucoup, une surprise. Pour d’autres, comme moi, c’est surtout une inquiétude. En tant que cliente de longue date, je ne peux m’empêcher de me demander : Saham Bank va-t-elle hériter des méthodes de gestion de la SGMB, ou allons-nous enfin connaître une véritable rupture avec un service client souvent inefficace, voire négligent ?
Je partage ici un vécu concret. Il y a plus de quatre mois, j’ai annulé un contrat “étude-enfants”, avec accusé de réception et réclamations faites à mon agence. Et pourtant, les prélèvements mensuels continuent sans interruption. À chaque visite, la même promesse : « le dossier est en cours », sans aucun résultat concret.
Et ce n’est pas tout. Lors d’un séjour en France, j’ai déposé une garantie dans un hôtel. Celui-ci a effectué la ristourne sur mon compte dès mon départ, preuve bancaire à l’appui. Mais un an plus tard, mon compte n’a jamais été crédité. Où est passé cet argent ? Est-il bloqué ? Camouflé ? Ou tout simplement volé par le système ?
Je n’accuse personne à la légère, mais je m’interroge. Et je ne suis sans doute pas la seule. À l’heure où Saham Bank veut se présenter comme « l’accélérateur de vos ambitions », je lui adresse une demande très simple : rendez-moi mon argent, et prouvez que ce changement de nom signifie aussi un changement de pratique.
Il ne suffit pas d’un nouveau logo pour inspirer la confiance. La confiance se reconstruit par des actes. Alors, Saham Bank, à vous de jouer.