Depuis plusieurs mois, le Maroc vit au rythme douloureux de l’inflation, transformant le quotidien de millions de ménages en une course d’obstacles financiers. Les prix des produits de première nécessité, déjà lourdement impactés, n’ont pas fléchi et continuent leur escalade, posant la question de l’efficacité des politiques publiques face à ce mal devenu endémique.
L’inflation, qui s’est invitée avec force dans toutes les discussions, s’explique en partie par des facteurs internationaux – tensions sur les marchés de l’énergie, perturbations logistiques post-pandémie – mais aussi par une politique économique largement fondée sur la « main libre » du marché. Cette approche, chère au gouvernement d’Aziz Akhannouch, peine toutefois à répondre à la détresse des consommateurs. Aujourd’hui, la conviction s’est installée que les prix, une fois atteints, ne redescendront plus, et que la tendance haussière risque de se maintenir.
Pour une majorité d’observateurs, le cœur du problème réside dans l’« impuissance » du gouvernement à réguler cette flambée tarifaire. Les mécanismes de contrôle des marges, pourtant existants, restent en sommeil, tandis que la spéculation continue d’alimenter la hausse des tarifs, particulièrement dans les filières agroalimentaires et des carburants. L’exécutif semble résister à tout interventionnisme jugé « antilibéral », préférant observer de loin les variations de prix plutôt que de frapper fort contre les hausses jugées injustifiables.
Cette inaction pourrait coûter cher : à moins d’un an des prochaines élections législatives, le coût politique de la vie chère pèse lourd sur la popularité du chef du gouvernement. Or, malgré cette menace, aucune mesure spectaculaire n’a été annoncée pour revenir sur les marges excessives, soutenir les ménages modestes ou encadrer strictement les importations sensibles.
Mais au-delà de l’orientation idéologique, deux angles morts assombrissent davantage l’équation :
D’abord, l’absence d’un véritable bouclier social. Alors que la flambée des prix étrangle les plus vulnérables, aucun dispositif d’envergure n’a été mis en place pour amortir le choc. Les aides ciblées restent timides, fragmentées, et parfois mal distribuées. Le Maroc, contrairement à d’autres pays, ne semble pas prêt à bâtir une protection sociale solide face aux tempêtes économiques.
Ensuite, le silence assourdissant des organes de régulation. Là où l’on attendrait des actions fermes du Conseil de la concurrence, des offices de veille économique ou des inspecteurs du commerce, règnent passivité et invisibilité. Ces institutions, censées encadrer et protéger le consommateur, brillent par leur discrétion, révélant un vide institutionnel inquiétant dans la gouvernance économique.
En se laissant cantonner au rôle de simple spectateur, le gouvernement prend le risque de perdre pied auprès de l’électorat. À vouloir éviter le « coup d’État tarifaire », il pourrait bien se tirer une balle dans le pied, laissant la population désemparée face à une spirale inflationniste qui ne semble pas vouloir s’arrêter. L’urgence est là : réagir, et vite, sous peine de voir la crédibilité de l’exécutif chanceler encore un peu plus.
Par Salma Semmar
Quand le conseil de la concurrence sous guerraoui a réagi, ce dernier a perdu sa place et le lobby du pétrole a continué à imposer sa loi, alors l actuel président de la concurrence connaît le prix du courage véhiculé par Guerraoui, et il ne bouge pas, de peur de perdre ses privilèges. De toute façon ces conseils sont de simples coquilles vides qui pompent de l argent: conseil de l enseignement. Conseil de ci de ça…