C’est un drame qui a fait couler beaucoup d’encre… et beaucoup de larmes. L’accident survenu le 15 juin à la plage de Sidi Rahal, où la petite Ghita, âgée de 4 ans, a été grièvement blessée à la tête par un SUV tirant une moto aquatique, soulève une onde d’indignation nationale. Car derrière cette tragédie, c’est la question de la sécurité sur nos plages qui revient au cœur du débat. Et en ce début d’été, où les familles affluent sur le littoral et où les enfants rêvent simplement de jouer les pieds dans l’eau, l’histoire de Ghita fait froid dans le dos.
Le procès du mis en cause a été reporté au 30 juin par le tribunal de première instance de Berrechid. Pendant ce temps, Ghita a quitté l’hôpital, le crâne recousu, l’enfance fêlée. La défense nie tout favoritisme, tandis que la partie civile dénonce imprudence, dissimulation, et insulte à la loi.
Car oui, la loi est claire. La loi 81.12 sur le littoral interdit la circulation de tout véhicule motorisé sur les plages. Une disposition que beaucoup semblent ignorer – ou contourner. L’article 50 prévoit même jusqu’à deux ans de prison pour atteinte à l’environnement côtier. Mais sur le terrain, qu’en est-il vraiment ? La plage devient parfois un terrain vague, un espace sans contrôle où la loi semble s’effacer sous les roues des imprudents.
L’association Touche pas à mon enfant a tiré la sonnette d’alarme. Sa présidente, Najat Anwar, réclame des mesures fermes, la création de zones séparées pour les sports nautiques, et surtout, un procès exemplaire pour que justice soit rendue à Ghita et que l’indifférence ne couvre plus ces drames d’un silence coupable.
Au Parlement, la députée Latifa Chérif a également interpellé le gouvernement. Car derrière ce fait divers, c’est la sécurité des enfants dans l’espace public qui est en jeu. Un espace qui devrait les protéger, pas les mutiler.
Le procès à venir devra être bien plus qu’un jugement. Il devra être un signal. Celui que nos plages ne sont pas des circuits pour bolides, mais des lieux de vie, d’enfance et de liberté. Et que la loi ne reste pas une promesse sans lendemain.