Les autorités portugaises ne comprennent toujours pas, après un week-end très agité, comment une trentaine de migrants clandestins ont pu arriver dans le sud du Portugal, avec femmes et enfants, à bord d’une patera bricolée, et dans un état de santé critique.
Ce qui est certain pour l’instant, c’est qu’ils sont une trentaine à être partis du nord du Maroc et à avoir passé une semaine en mer dans des conditions extrêmement dangereuses.
Déshydratés pour certains, souffrant d’hypothermie pour d’autres, y compris des enfants en bas âge, ces rescapés chanceux ne savaient même pas qu’ils étaient arrivés au Portugal. Mais la police et la marine portugaises, échaudées par plusieurs expériences passées, craignent d’en arriver à la conclusion que leur pays pourrait devenir le nouveau point de chute des clandestins venant du Maroc et d’autres pays d’Afrique du Nord. Elles s’y préparent déjà en envisageant un durcissement futur de leurs lois.
De nouveaux textes encadrant l’immigration clandestine sont en effet en préparation pour parer à cette éventualité, alors que la destination espagnole semble moins sollicitée ces derniers jours.
Ces rescapés, qui seront sommés de quitter le pays hôte une fois rétablis, n’auront aucune chance de passer par un camp de rétention pour espérer un examen de leur demande d’asile ou une grâce leur permettant de rester au Portugal. Lisbonne tente d’agir rapidement pour tarir cette nouvelle route migratoire, via une collaboration renforcée avec le voisin espagnol, légèrement soulagé ces derniers jours.
Par Jalil Nouri